Amputée d’un bras, la pongiste brésilienne Bruna Alexandre va participer aux Jeux paralympiques et olympiques

Bruna Alexandre, pouvez-vous vous présenter ?
J’ai 29 ans, je viens de Criciúma dans l’état de Santa Catarina (Sud du Brésil). J’ai commencé à jouer à l’âge de 7 ans en olympique, et à l’âge de 13 ans j’ai commencé en paralympique. J’ai perdu mon bras lorsque j’avais 13 mois, après un vaccin BCG qui a dégénéré en thrombose au bras. On a dû me l’amputer.
Vous êtes 3e mondiale chez les paralympiques, 181e chez les valides. Vous avez déjà battu de bonnes pongistes valides. Comment avez-vous réussi à être sélectionnée pour les Jeux olympiques et pas seulement les paralympiques ?
Je suis athlète olympique depuis l’âge de 7 ans. J’ai intégré la sélection olympique en catégories de jeunes jusqu’en senior. J’ai remporté le championnat olympique brésilien en 2021 et 2022. Après avoir remporté ces deux championnats, j’ai me suis dit: "Je vais tenter les JO, je pense que j’ai une chance".
J’ai eu l’opportunité de participer aux Jeux sudaméricains et panaméricains. J’ai terminé devant d’autres excellentes jeunes femmes. J’ai bien progressé. J’ai été convoqué pour les jeux panaméricains au Chili l’année dernière. Là aussi, j’ai continué de progresser. J’ai aussi participé au championnat du monde à Busan, en Corée du Sud. J’ai réussi un meilleur classement que lors du précédent mondial (Le Brésil perd en 8e de finale, elle gagne quatre matchs en simple). Aujourd’hui, je suis troisième au ranking mondial et je pense que ç’a fait la différence pour que je sois appelé pour les Jeux olympiques et les jeux paralympiques.
Que représente cette chance d’être à la fois sélectionnée pour les JO et les Jeux paralympiques. Est-ce que cela peut devenir moins rare ?
Je suis très heureuse d’être la septième athlète au monde à participer aux JO et aux Jeux paralympiques. C’est vraiment très difficile de passer de l’un à l’autre. Mais je suis très heureuse de pouvoir représenter les personnes atteintes d’un handicap dans mon pays et dans le monde. Et qui sait si cela ne sera pas quelque chose de normal à l’avenir dans le monde et dans mon pays.
Qu’est-ce qui est difficile lorsque vous affrontez des adversaires valides ?
Quand je joue avec des athlètes olympiques, le plus difficile c’est l’équilibre du corps. Mais je ne me sens pas tant en difficulté que ça. J’ai juste parfois des difficultés dans l’équilibre, tout dépend du jeu de mon adversaire. Mais je m’adapte bien aux autres choses.
Que seraient des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques réussis ?
Mon rêve aux JO est de passer le premier tour et, qui sait, le deuxième. C’est mon rêve olympique. Et en paralympique, j’ai le rêve de remporter la médaille d’or en individuelle. Mais si je suis finaliste, je serai déjà heureuse.
Votre sélection vous a-t-elle apporté beaucoup de messages de soutien ?
J’ai reçu beaucoup de messages sur Facebook, Instagram de beaucoup de gens.
Au contraire, avez-vous entendu des remarques déplacées ?
Il y a quelques années, on m’a dit que c’était très difficile d’atteindre les JO mais j’ai eu confiance en moi. La Confédération olympique brésilienne qui travaille avec moi a aussi beaucoup cru en moi. Et aujourd’hui, je vois que ça tous ces efforts et ces soutiens ont valu la peine pour que je puisse atteindre ce rêve. Je ne sais pas si il y a d’autres athlètes mais tous peuvent avoir leur chance et il y a beaucoup de portes qui s’ouvrent au Brésil.