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"Devenir le recordman incontesté de mon sport": l'ambition de Teddy Riner pour les JO de Paris 2024... sans exclure 2028

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A moins de trois semaines de son entrée en lice chez les +100kg aux Jeux olympiques de Paris, Teddy Riner s’est confié au micro de RMC Sport sur son état de forme… olympique.

Contrairement à Tokyo, vous arrivez à Paris sans blessure, sans défaite. Ça vous donne confiance pour Paris?

Oui clairement. Aarriver en pleine possession de ses moyens, ça fait du bien. Je suis toujours arrivé avec un pépin, là je suis bien et j’espère que ça va continuer jusqu’à la fin. 

Après Tokyo, vous avez dit que vous vouliez les trois titres olympiques individuels comme le japonais Tadahiro Nomura, c’est toujours votre objectif?

Bien sûr. Je n’ai pas envie de faire comme lui, mais repartir de ces jeux avec deux médailles d’or. Ça aurait sa place dans mon palmarès. Devenir le recordman incontesté de mon sport. Le faire à Paris, à la maison avec toute la famille qui a fait le déplacement. Mais il faut prendre la mesure des JO sans la prendre. Il va y avoir ce rouleau médiatique, cette pression qui va arriver. Il faut rester loin de tout ça.

Quel a été le moment le plus dur de cette olympiade? Vous avez douté parfois?

Bien sûr, il y avait des moments où je n’étais pas bien à l'entraînement, ça ne venait pas et il y a des moments où on se dit 'si je suis comme ça aux Jeux ce sera top'. Il faut être bon sur le finish. Il faut que le physique, le mental, le judo, tout soit prêt.

Mais qui peut battre Teddy Riner à la bagarre?
Mais qui peut battre Teddy Riner à la bagarre?
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Beaucoup d’athlètes nous disent que Paris 2024 est de la pression positive. Pour vous, c’est plus de pression d’être à Paris?

Tant mieux pour eux si c’est de la pression positive. Il y aura aussi de la pression plus que négative car ce sont mes 5e Jeux. Il y aura de la pression, c’est normal, c’est les JO. Après il faut se préparer en amont et savoir ce qu’on veut. Moi, c’est la médaille d’or donc il faut savoir lâcher les chevaux.

Le fait d’être à Paris, on ne se dit pas "je n’ai pas le droit à l’erreur"?

Non. Aujourd’hui, me dire que je n’ai pas le droit à l’erreur, c’est faux. J’ai déjà prouvé par le passé, aujourd’hui c’est de la gourmandise, j’ai les moyens de le faire donc je veux le faire. On fera les totaux à la fin.

On a l’impression d’avoir retrouvé un grand Teddy, plus offensif, un poids proche des 140kg, c’est aussi ça qui vous fait avoir cette confiance?

Oui je suis bien, j’ai tout pour faire de beaux Jeux. Mais l’histoire m’a prouvé que ce n’est pas comme ça que ça marche. Il faut faire une belle journée et rester concentré de A à Z. La moindre erreur peut faire très mal, et après il faut attendre quatre ans (rires).

Vous vous préparez à l’éventualité de perdre?

Je ne me prépare pas à la défaite. Je pense que quand je monte sur un tapis que je peux perdre ou gagner, après je l’oublie très vite et je ne pense qu’à gagner.

D’être à Paris devant son public, ça aide à se lâcher dans son judo?

Oui et non. J’ai envie de réussir donc je ne suis pas là pour épater la galerie. Je suis là pour gagner les combats. Si ça doit finir à la pénalité je le dis tout de suite: ça sera à la pénalité, moi je suis là pour gagner l’or olympique.

Vous avez beaucoup voyagé durant cette olympiade, qu’est-ce que ça vous a apporté?

Ça m’a été positif de découvrir de nouvelles cultures, de voir ce qui se fait à l’étranger. Je suis épicurien, j'ai envie de voir ce qui se fait. J’ai été au Brésil, au Japon, en Mongolie… Extraordinaire de pouvoir voyager autant sur une année. J’ai fait un très bon choix.

Les Japonais vous ont-ils dit qu’ils voulaient la revanche par équipe après Tokyo 2021?

Oh que oui ! Ils veulent une sacrée revanche et je pense qu’ils l’ont au travers de la gorge. Mais avant ça chacun doit écrire sa propre page. Chacun est concentré sur son histoire et au 2 août au soir, on se concentrera pour faire quelque chose de grand.

Vous vous êtes déjà fixé des objectifs sportifs après les Jeux olympiques? 

J’ai pris du plaisir dans la douleur dans cette olympiade, je ne l’ai pas vu passer. Aujourd’hui je me vois faire les Jeux en 2028. Vous dire 2032, ce serait mentir. J’ai aussi envie de voir autre chose, d’ouvrir une nouvelle page de ma vie mais pour l’instant, elle commencera en 2028. 

Que pensez-vous de Florent Manaudou et de Mélina Robert-Michon désignés porte-drapeau de la délégation française ? 

J’ai envie de dire: enfin ! Normalement c’est à J-100, il faudrait qu’ils réinstaurent ça parce que le but du porte-drapeau c’est de prendre la lumière, surfer sur la vague. Et là il leur reste très peu de temps. Mais Florent et Mélina, je les connais très bien. Je pense qu’il vont plus que bien remplir leur rôle.

Propos recueillis par Maria Azé