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Changement de coach embarrassant pour Riner: caméra dissimulée, propos déplacés... son nouvel entraîneur visé par une enquête pour agression sexuelle

Teddy Riner pensif pendant un match de tennis à Roland-Garros, le 5 juin 2025

Teddy Riner pensif pendant un match de tennis à Roland-Garros, le 5 juin 2025 - Icon Sport

Nouveau coach de Teddy Riner depuis la fin de l'année 2024, Éric D. était convoqué ce mercredi par une commission administrative pour s'expliquer sur une affaire d'agression sexuelle. Il est accusé d'avoir notamment dissimulé une caméra dans la salle de bain d'une judokate qu'il hébergeait chez lui. Malgré des alertes de la Fédération, le champion olympique n'a toutefois pas renoncé à s'attacher ses services.

Le nouvel entraîneur de Teddy Riner fait l'objet d'une enquête préliminaire dans une affaire d'agression sexuelle, ont révélé ce mercredi nos confrères du Monde. Une plainte a été déposée au printemps 2024 contre Éric D. pour "agression sexuelle et conservation d'images obtenues par une atteinte à la vie privée".

Une affaire sur laquelle le judoka de 36 ans avait été alerté par sa fédération plusieurs mois avant l'officialisation du début de leur collaboration.

Une caméra cachée dans la salle de bain

La plaignante, Léa M., est une judokate de 24 ans qui a été hébergée par l'entraîneur, vice-champion d'Europe en 2000. D'après elle, Éric D. a caché dans une chaussette une caméra miniature, sur une étagère de sa salle de bain privative. "Je sortais de ma douche quand j'ai vu un signal lumineux. J'ai donc tout de suite pris une photo avec mon téléphone, que j'ai envoyée à une amie."

Outre cette violation de sa vie privée, la jeune femme a décrit un homme d'abord serviable devenu "de plus en plus intrusif". Devant les policiers, elle a parlé d'une "véritable emprise" et fait part de propos qu'elle juge déplacés. "Il m'a dit que j'étais tout ce qu'il aimait chez une femme, [m'a demandé] si je pourrais coucher avec lui et si je pourrais lui faire des enfants", a-t-elle confié au quotidien. 

De son côté, Éric D. nie les faits dénoncés. "J'ai été accusé de choses que je n'ai pas faites, je vais me défendre devant la commission", a-t-il clamé. Car la Fédération française de judo a bien été mise au courant de l'affaire via un signalement de la judokate. Saisie de l'affaire par le ministère des Sports, une commission de la jeunesse, des sports et de la vie associative devait d'ailleurs recevoir ce mercredi l'entraîneur pour transmettre un avis au préfet: sa suspension provisoire, son interdiction définitive d'exercer son métier ou son exemption de toute mesure.

Riner alerté par la Fédé

Interrogé par Le Monde, le président de la Fédération de judo a assuré avoir prévenu Teddy Riner dès l'automne 2024. "Je lui ai dit que ça n'était pas le bon moment (pour s'attacher ses services), puisqu'une enquête était en cours. Après, il embauche qui il veut comme entraîneur personnel (...), la fédération ne décide que du staff national", a déclaré Stéphane Nomis. Une alerte qui n'empêchera pas le quintuple champion olympique d'officialiser sa collaboration avec Éric D. le 22 décembre dernier dans L'Esprit du Judo.

Trois mois plus tard, Teddy Riner s'est même confié sur sa relation avec son coach, qui travaille bénévolement avec le champion français. "Je le trouve très bon, très cohérent sur l'aspect technique. Il ne va pas changer mon judo mais y intégrer des choses qui peuvent me permettre d'aller plus vite dans les combats et être encore meilleur", a-t-il raconté au journal L'Équipe.

TP