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Jeux olympiques: pourquoi la liste de l’équipe de France a tourné au casse-tête

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La FFF et le sélectionneur de l'équipe de France Espoirs, Sylvain Ripoll, ont jusqu'à ce vendredi soir pour annoncer la liste des joueurs convoqués pour les Jeux olympiques de Tokyo. Et ainsi achever un casse-tête de plusieurs semaines.

C’est une mascarade qui dure et qui ridiculise au fil des jours le football hexagonal. Pour la première fois depuis 1996, la France va pouvoir envoyer cet été une équipe au tournoi olympique de football, à Tokyo. Mais l’événement, joyeux de base, tourne au cauchemar: à moins de trois semaines du début de la compétition (22 juillet-7 août), le sélectionneur de l’équipe de France Espoirs Sylvain Ripoll et la FFF se creusaient toujours la tête ces dernières heures pour trouver 22 joueurs en mesure de représenter les couleurs tricolores. Pas 22 stars, non, juste 22 joueurs valides, disponibles, et adaptés aux exigences du football de haut niveau.

Un règlement contraignant

Pourquoi tant de difficultés à établir cette liste, qui devait initialement être officialisée début juin? La première raison vient d’une question réglementaire: le tournoi olympique ne fait pas partie du calendrier Fifa. Ce qui veut dire que les clubs n’ont pas l’obligation de libérer leurs joueurs pour les Jeux, comme c’est le cas avec l’équipe de France A pour l’Euro, par exemple.

Certains pays, comme l’Espagne, ont leur propre législation qui oblige les clubs à laisser leurs éléments à disposition de n’importe quelle sélection. Mais pas la France.

Des stars retenues...

Du coup, Sylvain Ripoll a très vite compris qu’il ne pourrait pas emmener de jeunes vedettes à Tokyo. C’est le cas notamment de Kylian Mbappé: alors que le joueur a plusieurs fois clamé son envie de disputer un jour des Jeux, le PSG a fait savoir qu’il s’y opposerait, du moins pour l’édition japonaise.

Pareil pour des joueurs de gros clubs européens style Dayot Upamecano (Bayern Munich), Moussa Diaby (Bayer Leverkusen) ou Ibrahima Konaté (Liverpool), même si aucune communication n’a été faite par les formations concernées.

... et des clubs de Ligue 1 égoïstes

Malgré ces premiers refus, Ripoll et la Fédération ont tout de même tenté de monter une équipe bis correcte, et ont présenté le 25 juin une liste consensuelle, dans laquelle les clubs de Ligue 1 concernés ne devaient libérer qu’un seul joueur. Mais même ce compromis n’a pas suffi…

Dans la foulée, six forfaits supplémentaires ont été annoncés: ceux des défenseurs Benoît Badiashile (Monaco) et Malang Sarr (Chelsea), des milieux Eduardo Camavinga (Rennes) et Maxence Caqueret (Lyon), et des attaquants Amine Gouiri (Nice) et Jonathan Ikoné (Lille). Six, puis sept avec le gardien Gautier Larsonneur (Brest).

En se cachant derrière le règlement évoqué plus haut, des clubs français – de manière très égoïste – ont jugé impossible de se priver ne serait-ce que d’un jeune joueur pour la première journée de Ligue 1 prévue le week-end du 7-8 août. Ces mêmes clubs qui en avaient appelé à la solidarité il y a quelques mois face à la crise du Covid et celle des droits TV.

Alors depuis quelques jours, Ripoll et les représentants de la FFF ont creusé un peu plus profond, ils ont sollicité des clubs de Ligue 2, dont certains ont imité leurs homologues de Ligue 1 en mettant leur veto, et fait les fonds de tiroirs – sans manquer de respect aux joueurs concernés. Si bien que la liste finale, qui va être présentée ce vendredi, devrait comporter un certain nombre de noms inconnus du grand public, et même du public averti.

Gignac, Thauvin et Savanier au milieu de tout ça

La sélection olympique pouvant comporter trois joueurs nés avant le 1er janvier 1997, le coach des Bleuets pourra au moins se reposer sur une poignée d'éléments expérimentés: André-Pierre Gignac (35 ans, Tigres), Florian Thauvin (28 ans, Tigres) et Téji Savanier (29 ans, Montpellier).

Avec Lucas Tousart (24 ans, Hertha Berlin), Paul Bernardoni (24 ans, Angers) et Anthony Caci (24 ans, Strasbourg), les trois seuls "survivants" de l’équipe ayant obtenu la qualification en 2019, ces cadres désignés devront encadrer les jeunes pousses, et tenter de faire bonne figure dans un groupe composé du Japon, de l’Afrique du Sud et du Mexique. Car c'est le seul objectif réaliste que l’on peut fixer aujourd’hui.

C.C.