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JO 2016 : mais pourquoi le public brésilien est aussi bouillant (et pas fair-play) ?

Thiago Braz

Thiago Braz - AFP

Après les critiques du public brésilien par Renaud Lavillenie à l’issue du concours de la perche à Rio, RMC Sport a cherché à comprendre pourquoi le stade olympique a conspué et sifflé le perchiste français lors de ces JO 2016. Entre chauvinisme et héritage culturel, Michel Raspaud, sociologue du sport et du Brésil, nous explique.

Thiago Braz n’était pas seul lundi soir. Le perchiste brésilien a reçu le soutien de tout le public de Rio lors de sa finale. "[C'est] un public très émotif, explique Michel Raspaud. Là ce qui est choquant c’est que ça se passe en athlétisme, dans un sport qui demande une extrême concentration."

Mais assez compréhensible lorsqu’on regarde la configuration de la finale de la perche et la performance surprise de Thiago Braz. "On peut comprendre l’émotion et le chauvinisme […] par rapport à leur sauteur à la perche face à l’immense Lavillenie", avance le sociologue.

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Un contexte propice et une habitude culturelle

Après avoir vécu plusieurs mois compliqués dans les sphères sociale et économique, les Brésiliens veut profiter de cette parenthèse olympique pour respirer. "Se raccrocher à des réussites sportives, c’est aussi quelque chose d’important, éclaire Raspaud. On a bien vu comment ça s’est passé avec le football il y a quelques semaines en France."

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En plus, cela fait partie de la culture régionale à en croire le spécialiste. "Cet aspect de chauvinisme exacerbé est quand même très présent en Amérique latine. Dans n’importe quel pays, que ce soit au Brésil ou dans tous les autres pays de langue hispanique." Et cela devrait encore se vérifier dans la compétition. "On se souvient qu’avant le match Brésil Argentine de basket qui était décisif, les capitaines ont été obligés de faire appel au calme pour les supporters des deux camps. Je pense que ça va se reproduire dans les matches de sport co", assure le sociologue. Ça tombe bien, le Brésil y figure encore en force.

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la rédaction avec MA.M.