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JO 2018: Manificat, les larmes du fond

Maurice Manificat

Maurice Manificat - AFP

Maurice Manificat a pris la 5e place de l’individuel en ski de fond ce vendredi lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang. Cruel pour le skieur français, sur le podium virtuel jusqu’au dernier kilomètre de la course et qui n’a pu masquer son émotion au moment de revenir sur sa course.

Il y a d’abord eu les excuses. Pour sa famille, pour le ski de fond français. Et puis est venu le temps des larmes. Quelques minutes après sa 5e place à quatre secondes de la médaille de bronze lors du 15km des JO de Pyeongchang (le même classement que lors du skiathlon de dimanche dernier), Maurice Manificat est tombé dans les bras de son entraîneur, François Faivre. "Excuse-moi", lui glissera l’athlète dans le creux de l’oreille.

"Est-ce que tu as fait ton maximum," questionne le technicien. "Oui? Alors tu n’as rien à te reprocher." Avant cela, le natif de Sallanches avait bien tenté de trouver une explication: "Les cinq jours d’attente ont été longs. J’en avais marre d’attendre et je pense avoir laissé un peu d’énergie. Il y avait un peu de stress et de pression, mais je me sentais bien. C’est dur à avaler. Je la voulais tellement cette médaille."

Il faut dire qu’en raison de l’alternance entre le classique et le libre, il faudra attendre 8 ans pour revoir le classique au programme olympique. Manificat avait fait de cette course son principal objectif, lui qui avait pris la deuxième place de la discipline lors des mondiaux de 2015 et alors qu’il porte le dossard jaune de leader de la Coupe du monde. "C’était ma dernière carte en individuel sur des Jeux Olympiques, poursuit le skieur de 31 ans. C’était serré, je le savais. Je ne pensais pas ressentir des émotions pareilles. Enfin si, mais je ne pensais pas que ça tournerait dans ce sens. J’aurais tellement aimé le faire."

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L’entraîneur: "On va se mettre une grosse caisse"

Quelques instants après avoir serré dans ses bras son coureur, François Faivre ne pouvait que soutenir psychologiquement Manificat. "Il n’a pas à s’excuser. Il est tous les jours au boulot, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, lâchait l’entraineur du fond français. On est tellement focus sur la médaille, qu’une 5e place, aujourd’hui, on en pleure. Je suis super triste pour toute l’équipe, C’est beaucoup de boulot, mais on ne retient que les médailles. Cinq secondes, ce n’est rien pour passer de l’ombre à la lumière. Ça ne nous récompense pas. Je ne sais pas si on est maudit, mais le ski de fond ne doit pas être un sport français."

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Il faudra désormais se tourner vers le relais. Les Français avaient pris le bronze il y a quatre ans pour la seule médaille que compte le ski de fond français en endurance. "Ça va être une sale fin de journée, mais il faudra se tourner vers d’autres objectifs. On a une place à défendre", poursuit Faivre. En attendant le programme semble assez simple pour l’encadrement technique: "On va sortir, on va se mettre une grosse caisse… C’est déjà demain qu’on prépare dimanche. L’attente est longue, les caméras sont braquées sur l’individuel, mais on n’est pas hors du coup."

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Pierrick Taisne