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JO 2021 (athlé): Mayer, l’argent du courage et l'argent content

Touché au dos, Kevin Mayer n’aura pas réussi à remporter l’or olympique de ses rêves en décathlon des JO 2021 de Tokyo, revenu au Canadien Damian Warner. Mais la médaille d’argent récoltée à l’issue de la seconde journée, sa deuxième après celle de Rio en 2016, après notamment une performance XXL au javelot, est déjà superbe vu les circonstances.

Il aurait fallu un miracle pour pouvoir espérer l’or. Mais Kevin Mayer, touché au dos et qui avait défendu ses chances comme il le pouvait dans la première journée, n’est pas du genre à lâcher l’affaire. Surtout quand une médaille olympique peut être au bout. Au courage, et surtout au talent, l’athlète français a été chercher l’argent du décathlon ce jeudi à Tokyo avec 8726 points. Comme à Rio en 2016. Battu au Brésil par la légende américaine Ashton Eaton, à qui il avait ensuite pris le record du monde de la spécialité en 2018 (9126 points), Mayer doit cette fois laisser l’or à Damian Warner.

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Dans la forme de sa vie, le Canadien a explosé son record personnel en signant 9018 pour devenir le quatrième homme au-dessus de la barre des 9000 points après le Tchèque Roman Sebrle, Eaton et Mayer, dont le record a longtemps été en danger. Cinquième au départ de la seconde journée après avoir limité les dégâts la veille grâce à un saut en hauteur à 2,08 mètres, le Drômois a entamé une remontada qui s’est matérialisée grâce à la perche (5,20 mètres) et surtout au javelot, épreuve où il a signé son record personnel avec 73,09 mètres pour dépasser l’Australien Ashley Moloney (médaillé de bronze au final avec 8649 points) et le Canadien Pierce Lepage. S’il était venu au Japon pour l’or, et rien d’autre, Kevin Mayer peut pleinement se satisfaire de l’argent dans ces circonstances.

"Je ne pouvais pas espérer mieux"

"J’ai fait épreuve après épreuve, a-t-il expliqué sur France Télévision. Je ne savais pas quand ça allait lâcher et ça n’a pas lâché. Cette hauteur et ce javelot, qu’est-ce que c’était bon! J’étais amoindri physiquement et ce sont les deux seules épreuves où il ne faut pas de la vitesse mais juste un bon placement. C’est celles que j’ai réussies et qui montrent mon vrai potentiel. Sur le javelot, je croyais que j’avais fait 70 mètres et finalement c’était 73 donc j’ai explosé de bonheur. Je suis content, c’était très, très bon techniquement. Chaque fois que j’étais dans le dur, je pensais à mes proches qui me regardaient à la télé car ils n’étaient pas dans le stade pour la première fois. Réussir ça dans l’état physique où j’étais… J’ai été vice-champion olympique à Rio en optimisant un décathlon. Et aujourd’hui, au moment où je pensais que j’allais abandonner, j’ai réussi à aller chercher une autre médaille d’argent. Warner était beaucoup trop fort pour moi. Je ne pouvais pas espérer mieux et je suis super content."

Le décathlète apporte la première breloque en athlétisme pour la France à Tokyo, ce qui donnerait le pire bilan olympique depuis le zéro de Sydney en 2000 si aucune autre médaille ne tombe dans le clan tricolore. A vingt-neuf ans, il aura d’autres occasions de monter sur la plus haute marche du podium. « J’ai tellement envie d’être aux prochains championnats du monde », annonce-t-il déjà avec appétit en vue de l’an prochain. Deux ans plus tard, en 2024, ce sera les Jeux de Paris. L’endroit idéal pour enfin casser la barrière de l’argent et ramener cet or olympique qui manque encore à son palmarès.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport