JO 2021 (décathlon): pourquoi Mayer a pris des anti-inflammatoires

"S'il y a bien un moment où il faut s'envoyer, c'est maintenant". Foudroyé par un mal de dos qu'il subit depuis son arrivée à Tokyo, Kevin Mayer est en difficulté au terme de la première journée du décathlon des Jeux olympiques 2021. Très marqué par la douleur après les trois premières épreuves, le Français a fini par déroger exceptionnellement à ses principes en prenant des anti-inflammatoires. Une décision prise en accord avec ses entraîneurs Alexandre Bonacorsi et Jérôme Simian.
"Je ne prends jamais d'anti-inflammatoires, donc ça a des effets fantastiques sur moi quand j'en prends tous les cinq ans. On a abattu ce joker et c'est vrai que, cet après-midi, je n'ai quasiment plus rien ressenti grâce à ça", a déclaré Kevin Mayer sur l'antenne de RMC.
Le risque des effets indésirables
D'habitude, le vice-champion olympique évite cette solution médicamenteuse. Rien à voir avec un quelconque dopage, étant donné que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l'Ibuprofène, par exemple) ne sont pas sur la liste des produits interdits. Certains sont même disponibles sans ordonnance. Simplement, le recours à ce type de médicament n'est jamais anodin pour l'organisme. "Je sais qu’à la fin du décathlon, quand je vais arrêter d’en prendre, je vais douiller", a d'ailleurs admis Kevin Mayer.
Bien que très répandue dans le monde du sport et plus globalement dans la société, la prise d'anti-inflammatoire peut déclencher des effets secondaires plus ou moins importants. Cela va des lésions gastriques aux problèmes cardiovasculaires, en passant par l'atteinte rénale quand l'administration se fait par voie orale. Les risques sont a priori bien moindres en cas de consommation exceptionnelle.
En agissant sur la réponse du corps sur une lésion, les anti-inflammatoires peuvent aussi perturber le processus de cicatrisation. "On diminue le système de réparation et d'adaptation musculaire ou tendineux", expliquait le Dr Philippe Tscholl, médecin du sport, auprès de l'AFP. D'où les douleurs futures redoutées par Kevin Mayer, prêt à souffrir pour arracher une médaille.