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JO 2021 (karaté): "il y avait 500 personnes pour m'acueillir un lundi à 23h", Da Costa revient sur son titre

Invité de RMC ce mercredi, Steven Da Costa est revenu sur son aventure olympique lors des JO de Tokyo 2021, où il est devenu le premier médaillé d'or de l'histoire du karaté, dans la catégorie des moins de 67 kg. Le karatéka français de 24 ans ne s'attendait pas non plus à l'engouement pour son retour dans sa ville natale, ni à être le porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie de clôture.

Steven Da Costa a saisi l'occasion d'une vie. A 24 ans, le Français est devenu champion olympique de karaté, dans la catégorie des moins de 67 kg, lors des Jeux olympiques de Tokyo 2021. Nouvelle discipline du programme olympique, le karaté disparaîtra pourtant des épreuves pour Paris 2024.

"C’est tant de travail et de soulagement, c’était l’objectif de ma vie les Jeux olympiques, a avoué Steven Da Costa ce mercredi dans un entretien à RMC. C’était la seule chance pour avoir cette médaille d'or, j’avais l’étiquette de favori, c’était super dur à porter. Ce titre a encore plus de saveur."

"J'étais crispé avec l'engouement"

Déjà champion d'Europe et du monde avant ces JO de Tokyo, Steven Da Costa a donc conquis le premier titre olympique de l'histoire du karaté. Mais la journée fut difficile pour obtenir la plus belle des médailles. "Dans la tête, c’était compliqué même si j’ai fait de beaux combats. J’étais crispé avec l’engouement autour des Jeux, a reconnu encore Da Costa. Ma ville me soutenait à fond, j’étais affiché partout. Je me sentais redevable et je ne voulais décevoir personne. Je n’étais pas satisfait pleinement de ma matinée après la phase de groupes, j’avais à cœur de faire une belle finale. Quand j’ai coupé entre les deux, je me suis dit que c’était une nouvelle compétition, que je devais montrer mon vrai visage. J’étais déjà médaillé, donc je me suis dit 'autant chercher l’or’. J'ai eu une grosse demie aussi, c’était un moins de 60kg mais c’était un client aussi. Je n’avais pas honte de rentrer au moins avec la médaille."

Deuxième à l'issue de la phase de groupes où il avait perdu un combat, Steven Da Costa était assuré néanmoins avec la qualification de repartir avec une médaille, dans la mesure où il n'y a pas de combat pour le bronze en karaté après une défaite lors des demi-finales. Mais il a dominé le tournoi ensuite, pour conclure sur un ippon en finale dans les dernières secondes. " Les Jeux, ça reste un éclat médiatique. Pour un sport, c'est indispensable, c’est une porte ouverte pour énormément de choses, a noté le médaillé d'or olympique. Cela va être dur de se remobiliser, mais on essaie de profiter surtout pour l’instant. Le retour va être compliqué mais il va falloir."

"Je ne m'attendais pas à être porte-drapeau"

Steven Da Costa a eu l'occasion ensuite de rester jusqu'à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, où il a été nommé porte-drapeau de la délégation française. "Deux jours après ma médaille, Brigitte Henriques (présidente du CNOSF) m’a appelé pour me dire qu’elle souhaitait que je sois porte-drapeau. J’étais bouche bée. Cela s’est fait dans la foulée. Le chef de la délégation français m’en a parlé d’abord. J’étais très surpris, je ne m’attendais pas à ça, a confié le karatéka. Je pense que c’était un soutien pour nous. Personne ne comprend la décision de Paris 2024. C’était avec plaisir. J’ai tout eu sur ces JO, je les remercie du fond du cœur. Je ne suis pas un adepte des cérémonies mais porter le drapeau, c’est quelque chose. Ça se talonne avec le podium. Certains attendent toute une carrière et ne le portent pas."

Le "petit prince" du karaté français est rentré ensuite lundi soir en Meurthe-et-Moselle, dans sa ville de Mont-Saint-Martin où il a été accueilli comme un héros. "Il y avait 500 personnes un lundi soir à 23 heures. Je pensais qu’on allait avoir 10 personnes, a souri Steven Da Costa. Cela m’a touché. Je savais que j’étais soutenu mais de là à se déplacer, c’est autre chose. J’ai reçu énormément de messages de gens qui ne pratiquent pas du tout. Le karaté a montré son plus beau visage à Tokyo."

GL