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JO 2022: en larmes, Valieva se rate complètement lors du programme libre, sur fond de polémique

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En pleine tempête médiatique après son contrôle antidopahe positif, Kamila Valieva s'est écroulée sur la glace de Pékin, ce jeudi, aux Jeux olympiques 2022. La prodige russe de 15 ans a sombré lors du programme libre en chutant à plusieurs reprises. Elle termine quatrième, complétement abattue.

Un geste de dépit de la main pour conclure son calvaire. Kamila Valieva a totalement perdu ses moyens sur la glace de Pékin, ce jeudi, lors du programme libre des Jeux olympiques 2022. La jeune Russe n'a pas supporté l'énorme pression mise sur ses épaules ces derniers jours.

Sur l'air du "Boléro" de Maurice Ravel, la prodige de 15 ans est apparue tendue et fébrile. Elle a multiplié les erreurs techniques, en chutant à deux reprises et en se trouvant régulièrement en déséquilibre. Loin du visage radieux qu'elle a souvent affiché depuis le début de sa carrière.

Trusova effondrée pour son amie

Avec 224.09 points, elle échoue finalement à la quatrième place du concours, derrière ses compatriotes Anna Shcherbakova (255.95), Alexandre Trusova (251.73) et la Japonaise Kaori Sakamoto (233.13). Au moment de découvrir sa note, Valieva a fondu en larmes, malgré les applaudissements de son clan, qui a scandé son prénom. Totalement inconsolable. Tout comme Trusova, sa partenaire d'entraînement, qui aurait envisagé de boycotter le podium. De quoi plomber l'ambiance et gâcher le sacre de Shcherbakova, qui n'a pas vraiment pu savourer sa médaille d'or.

Testée positive à la trimétazidine

Un triste épilogue pour Kamila Valieva, qui a été testée positive à la trimétazidine (une substance interdite) lors d'un contrôle effectué fin décembre, dont le résultat a été notifié durant ces Jeux olympiques. La trimétazidine, une molécule utilisée pour soigner les angines de poitrine, est placée depuis 2014 sur la liste des interdictions de l'Agence mondiale antidopage, car elle favoriserait la circulation sanguine.

Selon un membre du comité exécutif du CIO, Valieva, championne d'Europe en titre et grande favorite de ces Jeux, aurait expliqué avoir été contaminée par un produit consommé par son grand-père. Elle aurait bu dans son verre, selon la version des médias russes.

Le TAS a levé sa suspension

D'après le New York Times, la prodige russe avait dans son organisme deux autres substances médicamenteuses (l'hypoxène et la L-Carnitine) pouvant être utilisées pour traiter des problèmes cardiaques (elles ne figurent pas sur la liste des produits prohibés). C'est ce qu'aurait constaté le laboratoire de Stockholm qui a analysé son échantillon en Suède.

D'abord suspendue par l'agence antidopage russe après la révélation de son contrôle positif à la trimétazidine, Valieva a bénéficié d'une décision du Tribunal arbitral du sport, qui a levé sa sanction, pour participer aux JO 2022. Le CIO avait annoncé qu'aucune cérémonie de remise de médailles ne serait organisée si Valieva terminait sur le podium à Pékin, sachant que l'enquête des autorités antidopage est toujours en cours.

"Si ça n'avait pas été une patineuse de si haut niveau?"

De quoi faire grincer des dents chez ses concurrentes. A l'image de la Suissesse Alexia Paganini. "J'en ai parlé avec des patineuses, des amis, on est tous un peu secoués par la situation, explique-t-elle. Je pense que personne, chez les patineurs, n'est surpris par la décision qui a été prise (de la laisser concourir, ndlr). Mais c'est un peu agaçant de voir ça révélé au grand jour...

"Tant que rien n'est confirmé, je ne peux pas dire si c'est équitable ou non, a-t-elle poursuivi. Mais s'il est établi qu'elle n'a pas respecté les règles... Je pense que vous ne devriez pas participer à la compétition si vous ne les avez pas respectées. Et si ça n'avait pas été une patineuse de si haut niveau? Que ce serait-il passé si ça avait été quelqu'un d'autre?"

Alexandre Jaquin avec VJ