JO 2022: "Un scénario incroyable", Braisaz-Bouchet raconte son sacre inattendu sur la mass start

Elle le reconnaît, "la nuit a été courte". Au lendemain de son titre olympique décroché sur la mass start des Jeux d’hiver, Justine Braisaz-Bouchet était l’invitée ce samedi matin de l’Intégrale Pékin sur RMC. Celle qui a apporté à la France une 14e médaille (5 or, 7 argent et 2 bronze) a partagé son émotion et sa fierté d’avoir su sortir de l’ombre pour entrer dans la lumière olympique au meilleur des moments, alors que son aventure à Zhangjiakou avait pris des formes de chemin de croix sur les premières courses (40e place sur l'individuel, 48e place sur le sprint, forfait sur la poursuite). Sur la mass start, la biathlète des Saisies était encore loin d'être la mieux placée après les deux premiers tirs couchés et trois tours de pénalité.
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"Je suis terriblement heureuse"
Longtemps pointée à près d'une minute de la tête, elle a profité des erreurs des favorites et a sorti le grand jeu pour revenir sur la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland, avant d’accélérer sur les skis et de finir le travail sur le dernier tir. "J’étais choquée, le scénario est incroyable. Je réalise complètement maintenant. C’est génial de pouvoir partager tout ça ensemble. Sur les huit biathlètes titularisés pour ces Jeux, on est sept à avoir des médailles, c’est énorme, on en profite tous ensemble. A la sortie du dernier tir, je fais un anneau de pénalité, et j’entends le staff me crier que je vais être championne olympique. Le dernier tour a été assez long, mais je me suis dit que c’était incroyable, j’étais soulagée de passer la ligne d’arrivée. Je suis terriblement heureuse", a-t-elle confié sur l’antenne de RMC.
Sportive à la personnalité insaisissable, considérée par beaucoup comme une énigme, Justine Braisaz-Bouchet (25 ans) veut savourer son bonheur. "Les premières épreuves ont été compliquées pour moi. C’est la magie de ce sport, on peut être dans les choux un jour et avoir un retour d’orgueil le lendemain. Il faut savoir saisir les opportunités, mettre les tripes sur le tapis de tir. Tous les facteurs étaient alignés pour créer une performance, j’avais très envie de courir cette mass start. Je ne me suis jamais affolée. Une mass start, c’est long. Il y allait avoir des ouvertures. Je suis restée concentrée. Je me suis dit : ‘Stop, ça suffit, je tiens bon, j’y crois. Tu arrêtes de faire des cadeaux.’ J’ai envie de vivre l’instant, de profiter avec mes proches. J’aime sincèrement mon sport", a-t-elle souligné. Avec donc sept médailles, une de mieux qu'à Vancouver en 2010, le biathlon français a signé en Chine sa meilleure moisson olympique.