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JO 2024: "Ils ne veulent rien rater!" Des spectateurs en place sur les quais plusieurs heures avant la cérémonie d’ouverture

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Les derniers préparatifs se mettent en place sur les quais hauts de la Seine où certains spectateurs ont pris leurs quartiers plus de 6h avant le début de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, ce vendredi, pour s’assurer une vue imprenable.

A 13h ce vendredi, à 6h30 du début de la cérémonie d'ouverture des JO 2024, des dizaines des spectateurs se baladent le long des quais hauts à proximité du Trocadéro, où se conclura le show sur les coups de 23h30. Certains touristes assistent avec curiosité aux derniers préparatifs et notamment la mise en place de buvettes (où soda, bières et verre de rosé sont vendus) et de stands de nourriture. C’est le cas de Le Tang, spectateur chinois, et deux de ses proches qui ont passé sans encombre les points de sécurité - encore déserts - avec leur QR Code. Les trois hommes ne "veulent rien rater" et resteront dans la zone jusqu’au début des festivités. Mais eux seront assis puisqu’ils ont pu acheter des places sur les quais bas.

"Je ne serai plus là la prochaine fois"

D’autres, moins chanceux (avec des places gratuites sur les quais hauts) mais très prévoyants, se sont installés en face de l’écran géant qui retransmettra la parade avant la dépose des athlètes au pied du Trocadéro. Ce spectateur a ainsi prévu sandwichs et boissons pour tenir jusqu’à ce soir. Il bénéficie d’une vue imprenable sur le fleuve et compte jalousement conserver son "spot" jusqu’à l’afflux massif de spectateurs à qui les organisateurs ont recommandé d’arriver dès 15h30.

Sur la place du Châtelet aussi, certains ont pris leur disposition très en amont, comme Marie, habitante du XIIIe arrondissement de Paris. "Nous sommes arrivés de bonne heure pour se promener un peu" , explique-t-elle. "Ce soir, on va profiter du spectacle. Ce sera grandiose, merveilleux, historique, je ne serai plus là la prochaine fois."

De jeunes enfants, Gaia et Enzo, mesurent aussi la chance de vivre cette expérience. "On n'a pas eu de place mais notre père nous a fait un 'pass piétons' comme ça on pourra venir le voir même si on n'est pas assis", explique Gaia. "On veut profiter de l'ambiance." "Ca ne se produit pas souvent et ce n'est pas forcément en France", ajoute son frère.

Balcons et grogne des restaurateurs

Le long de l’avenue de New York (XVIe arrondissement), un tout jeune retraité est sorti de son immeuble jouxtant la Seine en quête d’informations sur la possibilité de sortir de chez lui sans devoir présenter un QR Code. En compagnie de ses filles qu’il a conviées en rédigeant une lettre à présenter au point de contrôle, il compte bien suivre la cérémonie depuis son balcon avec vue sur le fleuve mais les arbres, pas suffisamment élagués par les services de la ville, réduisent son champ de vision. Celui-ci sera vraisemblablement plus confortable que celui des milliers de spectateurs en contrebas qui devront se hisser sur la pointe de pieds pour voir un bout du défilé.

Les habitués des lieux se montrent un brin plus inquiets et agacés par ce show monumental. C’est le cas de cette salariée d’un restaurant. "C’est horrible, on est fermé depuis deux semaines", confie-t-elle après avoir dû marcher deux kilomètres pour rejoindre l’établissement. Elle est soudainement prise d’un doute sur l’ouverture de celui-ci en voyant les lumières éteintes. Le bruit des couverts et la voix de son patron la rassurent.

Georges, gérant de la Cantine Russe, restaurant russe centenaire (mais avec une carte de plats français), apparaît alors pour regretter les retombées négatives sur son activité. "C’est bien pour les Jeux, pas pour les commerces", souffle-t-il. "Depuis deux semaines, c’est la catastrophe, on est fermé et je dois payer le personnel." Il réouvre ce vendredi soir et compte 70 réservations sans savoir si toutes seront respectées puisqu’il est situé dans cette zone exigeant le QR Code. Les choses devraient rentrer dans l’ordre à partir de samedi au lendemain de la cérémonie, espère-t-il. Mais ce vendredi, le temps est suspendu.

Nicolas Couet Journaliste RMC Sport