JO 2024: l'organisation de la cérémonie d’ouverture cristallise les tensions entre autorités

À 1005 jours du grand lancement des Jeux Olympiques de Paris 2024, les premiers depuis plus d’un siècle, les préparatifs s’accélèrent pour la capitale française. Plus particulièrement, l’ambitieuse cérémonie d’ouverture souhaitée par les organisateurs, avec un défilé des délégations sur la Seine, est actuellement un casse-tête organisationnel et sécuritaire pour les autorités. Si la mairie, Anne Hidalgo en tête, veut faire de cette première journée "une grande fête" réunissant des millions de personnes, comme elle l’a réaffirmé lundi matin sur France Info, le préfet de police Didier Lallement préférerait instaurer une jauge à 250 000 spectateurs.
Un comité spécial organisé ce lundi
Comme l’a révélé Le Parisien, un comité ministériel spécial, présidé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avec les principaux acteurs du projet, dont le préfet de police et les patrons de la police et de la gendarmerie nationale, est organisé ce lundi après-midi pour évoquer ce dossier. Au cours de cette réunion devrait se dessiner à nouveau la fracture qui a déjà été entrevue dans les médias depuis quelques mois entre Hidalgo et Lallement.
Ce dernier, peu enthousiasmé par l’idée d’un défilé en plein air, a déjà qualifié le projet de "déraisonnable". De leur côté, Tony Estanguet et la maire de Paris ont toujours publiquement soutenu l'idée. Ils ont été rejoints en ce sens par Emmanuel Macron, qui souhaite rendre l’évènement "inoubliable", ce qui a acté le format de la cérémonie, qui sera la première "hors-stade" de l’histoire olympique.
Objectif 2 millions de spectateurs pour la mairie
Selon nos informations, pour faire accepter la présence d’un large public sur les berges, la mairie avance que 500 000 personnes sont déjà accueillies à chaque grand évènement au Champ de Mars. Pour les JO, elle vise 2 millions de spectateurs. De son côté, la préfecture de Paris estime que la sécurité sera difficile à assurer, avec la prise en charge de 15 000 athlètes et 150 chefs d’État en plus de la foule, alors qu'on ignore où en sera la menace terroriste.
Si l’on connaît les grandes lignes de la journée, à savoir un défilé de bateaux sur la Seine avec les délégations à bord, ses détails logistiques restent aussi à peaufiner. La quantité de bateaux utilisée est notamment en discussion: si on annonçait originellement 200 bateaux, ce nombre pourrait être revu à la baisse, comme la durée du parcours (6km pour l’heure, entre le quai François-Mitterrand et le Trocadéro). Dans tous les cas, la question sécuritaire sera forcément épineuse: en plus de la police, l’armée et des sociétés de sécurité privée devraient être appelées en renfort.