JO de Paris 2024: pourquoi les volontaires ne seront pas payés (ni indemnisés)

La pratique n’est pas nouvelle. Mais, alors que les prix de la première phase de vente de billets ont été largement décriés, elle risque d'interroger. Dans un an et demi, 45.000 volontaires vont contribuer au bon déroulé des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. La plateforme pour candidater et être au cœur de cet évènement planétaire ouvre d’ailleurs ce mercredi 22 mars, avec une étude des candidatures entre avril et septembre.
L’organisation promet une "aventure intense" et la possibilité de "se forger une expérience qui pourra être utile pour la suite de son parcours". Si vivre les Jeux de l’intérieur est assurément une chance, les futurs volontaires doivent savoir qu’elle a un prix: celui de ne pas être payé. "L’engagement du VOP étant par nature bénévole, il réalise sa mission en dehors de tout lien de subordination juridique permanente, et il accomplit les tâches qui lui sont confiées sans contrepartie financière ni compensation d’aucune autre nature", stipule l’organisation dans sa charte. En moyenne, les volontaires travailleront huit heures par jour, avec un plafond fixé à 10 heures quotidiennes et 48 heures hebdomadaires, et seront mobilisés six jours sur sept.
Paris n'est pas une exception
Non rémunérés, les volontaires qui ne viennent pas de région parisienne devront donc eux même payer les frais de transport et d’hébergement liés à leur présence sur l’évènement (une douzaine de jours), ce qui peut engendrer des coûts importants, surtout que l’organisation ne propose pas de solution pour se loger à une période où les hébergements seront sous tension. Seuls éléments pris en charge par Paris 2024: les frais de repas pendant les journées de travail et les frais de transport en commun (en Ile-de-France) menant le volontaire au lieu de sa mission.
Les JO de Paris ne sont pas une exception en la matière. "Les volontaires aux JO existent depuis cent ans. Au début, c’était l’armée et des scouts qui aidaient, jusqu’au moment où des personnes se sont dit qu’elles avaient envie de contribuer à l’accueil des Jeux dans leur pays en donnant un coup de main, détaille Arnaud Saurois, maître de conférences en management du sport à l’université de Poitiers, dans les colonnes du Parisien. Les volontaires non indemnisés, c’est le cas pour les plus grands événements sportifs, aux Jeux olympiques et paralympiques, mais aussi lors des Coupes du monde de rugby ou de football."
Entre 120.000 et 160.000 candidatures sur les dernières éditions
Dans ce contexte où l’organisation va très peu mettre la main au portefeuille pour ses volontaires, les huit milliards d’euros de budget de Paris 2024 (essentiellement des fonds privés) ou les 270.000 euros bruts annuels touchés par Tony Estanguet, le patron de l’organisation (trois fois moins que son homologue londonien en 2012, Sebastian Coe) peuvent crisper certains.
"Les volontaires sont les premiers visages des Jeux, ce sont les gens qui vont contribuer à l’atmosphère des Jeux, balayait en octobre sur RMC Alexandre Morenon-Condé, responsable du programme des volontaires et lui-même bénévole aux JO d’Athènes en 2004. Pour moi, ça a été un tremplin pour la vie. C’est une aventure humaine incroyable." Dans tous les cas, la demande sera sans aucun doute supérieure à l’offre et de nombreux candidats risquent de rester sur le carreau puisque les dernières éditions avaient généré… entre 120.000 et 160.000 candidatures.