Les émeutes en France vont-elles affecter les JO de Paris 2024?

Les touristes vont-ils annuler leur venue aux JO de Paris par peur pour leur sécurité ? Alors que les images des émeutes qui secouent la France ces derniers jours font la Une jusqu’à l’étranger, la question de la sécurité des Jeux olympiques 2024 alarme certains professionnels du tourisme.
"Les annulations pleuvent pour cette saison touristique, mais aussi pour les Jeux olympiques. Les gens s’inquiètent de savoir si dans ce pays on pourra être protégé ou pas", assure le chef étoilé Thierry Marx, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, invité de la Matinale Week-End sur RMC ce dimanche.
"Ce n’est pas bon pour l’image de la France", confirme la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra. Mais les émeutes en France, qui suivent la mort de Nahel, 17 ans, lors d’un contrôle de police la semaine passée, ne sont pas sans rappeler celles observées à Londres en 2011. Là aussi, des violences avaient secoué l’Angleterre à un an des Jeux de Londres de 2012, après la mort du jeune Mark Duggan, tué par la police.
En 2012, "tout le monde a su faire la part des choses" en Angleterre
"Les Jeux de Londres avaient été très positifs", ne manque pas de préciser Amélie Oudéa-Castéra après avoir évoqué le précédent britannique. "Le climat était très compliqué, mais tout le monde a su faire la part des choses (avant les jeux)", se souvient Stéphan Caron, nageur français médaillé aux JO de Séoul en 1988 et de Barcelone en 1992, et basé à Londres depuis 2005. "Le sport est fédérateur même dans les endroits où le contexte social et économique est très compliqué. Il y a encore un an avant les Jeux en France, on peut espérer retrouver une certaine sérénité", continue le double médaillé de bronze.
Des tensions qui ne risquent donc pas d’effrayer les touristes britanniques selon lui. "J’ai beaucoup d’amis qui ont acheté leurs billets pour Paris 2024 et n’ont pas du tout remis en cause leur venue. Ils savent que ces problèmes ne sont pas exclusifs à la France, et je n’ai vu aucune relation faite entre ces événements et les Jeux", promet Stéphan Caron.
"Les touristes n’hésitent pas à venir", s’avance même Emmanuel Grégoire, adjoint à la mairie de Paris. "On observe de façon très attentive les annulations, mais Paris est la ville la plus fréquentée au monde et ce n’est pas pour rien. D’ici les Jeux olympiques, je suis persuadé qu’on retrouvera un climat social apaisé", espère l’élu, "préoccupé" mais pas "inquiet" quant à l’incidence que pourraient avoir les émeutes sur les Jeux. Des violences qui, dans la nuit de jeudi à vendredi, ont déjà détérioré la façade d’une future piscine d’entraînement olympique à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, qui a été partiellement brûlée.
"Pas un lieu mieux sécurisé que Paris en 2024"
"On travaille ardemment pour que le risque sécuritaire soit marginal. Ce risque, moins on en parle, mieux on se porte. On adaptera à tout instant le dispositif en fonction du niveau de risque", continue Emmanuel Grégoire. Pour contenir ce risque, la ville de Paris assure travailler en "étroite collaboration" avec la préfecture de police. "Sur tous les aspects on pense à la sécurité. Tout a été étudié avant. Nous serons au rendez-vous de la sécurité. Il n’y aura sans doute pas un lieu mieux sécurisé que Paris en 2024", promet Pierre Rabadan, l’adjoint au sport et aux JO à la mairie de Paris.
Mais malgré la confiance affichée, le fiasco de la finale de la Ligue des champions 2022 accueillie au Stade de France reste dans les têtes des organisateurs, et avec, la crainte d’un nouveau scandale sécuritaire. "On a évidemment des souvenirs d’événements qui ne se sont pas très bien passés. On aimerait les effacer avec une flamme olympique qui amène plutôt de la joie", glisse Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui présentait ce lundi matin le parcours de la flamme à Paris.
D’ici-là, Paris et la France auront déjà accueilli des milliers de supporters lors de la Coupe du monde de rugby du 8 septembre au 28 octobre prochain. Un test grandeur nature en termes de sécurité.