Lucas Mazur, triple champion du monde de para badminton: "Je continue d’écrire mon histoire"

Lucas Mazur en 2021 - ICON Sport
Quel est votre sentiment après ce troisième titre de champion du monde de para badminton?
Beaucoup de fierté, de satisfaction parce qu’on a beaucoup travaillé. On les a attendu ces mondiaux, ils ont été reportés plusieurs fois à cause du Covid, après ils devaient se faire juste après les Jeux. Finalement ils ont été repoussés d’un an donc c’était des mondiaux très attendus. Ça a été une grande réussite. Forcément il y a de l’émotion parce que je continue de faire briller la France et mon nom, donc c’est beau.
Vous étiez favori et n'avez pas tremblé, est-ce un titre logique selon vous?
Bien sûr. C’est aussi l’accomplissement de beaucoup d’années de travail qui continuent de porter leurs fruits pour l’instant. Donc forcément je suis très heureux et très satisfait.
Considérez-vous ce titre comme le plus abouti parmi les trois?
Les trois ont des saveurs différentes. Le premier, en 2017, reste le plus beau selon moi. Celui-là est quand même magnifique car il vient compléter les 2 autres et on a attendu 3 ans pour remettre en jeu ce titre donc c’était très long. Je voulais prouver que même si je m’étais fait bouger pendant les Jeux j’étais capable de mettre de bonnes claques. Je l’ai très bien fait parce que je n’ai pas perdu un set de la compétition.
Comment expliquer cette domination? Quelque chose a changé dans votre préparation?
C’est surtout un travail acharné à l’entrainement. C’est repousser sans cesse ses limites pour aller toujours plus loin. C’est là où je suis très satisfait car avec mon encadrement et le pôle France de Bordeaux on s’en sort plutôt pas mal.
Vous êtes au sommet du para badminton mondial, est ce que ça rajoute de la pression?
Bien sûr parce qu’il y a toujours cette envie des adverdaires d’être la personne qui va m’éliminer. A chaque match, tout le monde croit en sa bonne étoile donc ce n’est pas toujours facile d’assumer ce rôle de favori mais pour l’instant je m’en sors plutôt bien.
Comment gérez-vous ce statut de favori ?
Je me dis que chaque match peut être le dernier donc j’essaie de savourer ces moments-là. J’essaie de rentrer dans tous mes matchs comme si j’étais à la guerre, je donne tout et si ça passe tant mieux, si ça ne passe pas tant pis. Ça arrive aussi que l’adversaire soit plus fort mais pour l’instant ce n’est pas le cas et je continue d’écrire l’histoire.
Lors des compétitions, vous sentez-vous attendu par vos adversaires?
Chaque adversaire essaie de créer la surprise, c’est ça qui me booste. J’ai déjà eu des défaites dans ma carrière mais elles m’ont toujours servi et elles m’ont toujours piqué pour me relancer plus fort sur l’entrainement. Je vois beaucoup de tentatives de la part de mes adversaires pour tenter de me chahuter, mais pour l’instant je résiste plutôt bien.
Justement, quelle est la clé pour vous surprendre?
Il faut jouer physique et longtemps, c’est ce sur quoi j’essaie de travailler à l’entrainement. Donc il faut jouer encore plus longtemps.
Les Jeux de Paris débuteront dans moins de deux ans, la médaille d’or est déjà visée?
On va y aller étape par étape mais bien sûr c’est l’un des objectifs de ma carrière de doubler mon titre paralympique à Paris. J’ai envie de briller à la maison, pour mon club de Chambly. Vivre ça en France c’est une chance inestimable.