Mondiaux de badminton: assurés de décrocher une médaille, Thom Gicquel et Delphine Delrue veulent "aller plus loin"

Thom Gicquel et Delphine Delrue aux Mondiaux de badminton à Paris, le 29 août 2025 - Bertrand GUAY / AFP
Thom, Delphine, heureux on imagine ?
Thom : Super heureux, c'était un moment dingue. On s’en souviendra toute notre vie. Mais rapidement on passe à demain. Il faudra profiter parce que c'était un moment fort, mais ce n'est pas fini.
On vous a senti clairement en maîtrise, presque du début à la fin...
Delphine : C'est gentil parce que nous on était quand même tendu. On sentait vraiment la tension sur tous les points. Mais on a essayé de bien communiquer à deux, de rester solides et solidaires. De faire des choix forts, c'était le but. Et on l'a fait dans les moments un petit peu moins bien, donc on est content de ça.
Qu'avez-vous ressenti avec ce public ?
Thom : Ce qui est compliqué, c'est qu'il faut rester dans sa bulle pendant tout le match. Tu essayes de profiter, de prendre l'énergie, mais il faut se concentrer sur ce qu'on a à faire. Et le dernier point, on passe à 21, là c'était l'extase. On pouvait enfin tout lâcher, arrêter d'être concentré. C'était assez extraordinaire de pouvoir partager ça avec beaucoup de monde. On sait qu'il y a beaucoup de monde qui regarde aussi à la télé. Je trouve ça dingue de pouvoir rendre fiers les Français, les fans de badminton. Et j'espère que ça va continuer.
Le public joue un rôle important ?
Thom : Oui, ça fait une grande différence, surtout quand les matchs sont aussi serrés, avec une pression énorme vers l'avant du filet où il faut avoir l'attaque à maximum. Je pense qu'eux, ils sentent la pression des milliers de personnes, et quand c'est dur pour eux, ça les enterre un petit peu, et nous, ça nous redonne de la force quand c'est dur. Donc oui, c'est un avantage énorme.
La médaille est assurée. Est-ce que ça vous le réalisez ?
Thom : Je pense que c'est le piège de penser à ça. Le tournoi n'est pas fini. On est capable d'aller plus loin, on est capable de mieux jouer. Et on sera prêts demain.
Pour le badminton français, c'est fantastique. Vous sentez que de plus en plus de personnes s’intéressent au badminton ?
Delphine : Franchement, depuis un an, on sent déjà un peu la différence. Et on espère qu'avec le tournoi et on espère une belle médaille à la fin, que ça va encore plus amener les gens à regarder le bad, à faire du bad. Et vraiment que ça devienne un sport plus majeur en France.
En demi-finale, vous affrontez des Malaisiens que vous avez déjà battus. Tout est possible ?
Delphine : Oui, c'est sûr, on a déjà gagné, on a déjà perdu contre eux, donc on sait que ça va être un match très dur. Ils sont en forme quand même, parce qu'aujourd'hui, ils n’ont pas traîné sur le terrain. Donc, ça sera comme aujourd'hui. La clé, ça sera celui qui aura le courage d'aller chercher le filet, d'avancer le plus possible dans le terrain.
Les Jeux olympiques l’an dernier, maintenant les Mondiaux à la maison, il y a une fierté de briller devant le public ?
Thom : Oui, c'est clair, c'est une fierté. Il y a un an, on avait passé des moments extraordinaires, mais avec un petit goût amer dans la bouche, on avait à cœur de faire mieux un an plus tard. Je pense qu'on peut être fiers déjà de ce qu'on a fait, par rapport au fait d'avoir kiffé, d'avoir aimé ces moments, d'avoir tout donné. Mais ce n'est pas fini.
Depuis le début de la semaine, comment jugez-vous votre progression ?
Delphine : Ce qui est difficile à gérer, c'est que les conditions de jeu changent un peu tous les jours, donc il faut toujours s'adapter. On avait l'impression hier d'avoir réussi à trouver comment jouer dans la salle, et en fait, quand on est arrivé sur le terrain, on a vu que c'était complètement différent. Donc tous les jours, il faudra s'adapter, mais on sent qu'on joue de mieux en mieux et qu'on peut encore mieux jouer demain.
Il y a quelques mois après avoir gagné un Super 1000, équivalent d’un Grand Chelem, vous disiez que c’était important d’être les premiers à la faire. Là encore vous êtes les premiers, c’est une fierté ?
Thom : C’est ce qu’on disait, c’est bien d’être les premiers à tout. Je pense qu’il y aura de plus en plus de joueurs à le faire. On va essayer de prendre tous les records, comme ça après ils vont être les deuxièmes.