Teddy Riner président? "Ne prenons pas une personne qui n'y connaît rien" estime Weis, pas emballé par un sondage sur le champion olympique de judo

"Si demain je rentre en politique, ce n'est pas pour être ministre des Sports." Il y a un peu plus d’un mois, Teddy Riner s’exprimait sans langue de bois sur l’après-judo sur BFMTV. A 36 ans, le quintuple champion olympique a beaucoup de projets et il multiplie les prises de position sur d'autres terrains que le sport. S’il n’exclut donc pas une carrière en politique, il ne s’interdit pas non plus de viser la plus haute des fonctions, celle de président de la République. "Bien sûr! Moi, quand je fais quelque chose, c'est pour gagner, pour emmener une locomotive." Cette improbable perspective semble séduire les Français si l’on en croit les résultats d’une enquête de Harris Interactive réalisée par CommStrat et L’Opinion.
A la question, "si la prochaine élection présidentielle en France avait lieu ce dimanche, pourriez-vous voter pour chacune des personnalités suivantes?", 18% des sondés ont répondu "oui" pour Teddy Riner, ce qui place le Guadeloupéen loin des personnalités d'extrême-droite, Jordan Bardella (39%) et Marine Le Pen (38%), en tête de cette enquête, mais devant Jean-Luc Mélenchon ou Laurent Wauquiez (16% chacun) et juste derrière deux anciens présidents, François Hollande (19%) et Nicolas Sarkozy (20%).
"Moi, je ne connais pas le programme"
Si la popularité de Teddy Riner, "énorme personnage du sport et public", est légitime selon Fred Weis, l’ancien basketteur n’est pas emballé à l’idée de le voir s’installer tout de suite à l’Elysée: "Homme politique, c’est un vrai métier", a rappelé l'ancien international tricolore dans les Grandes Gueules du Sport, samedi sur RMC. "Les votes, c’est grâce à sa popularité. Mais on parle de politique, de programme, de faire des choses pour la France, d’être investi d’une mission. Moi, je ne connais pas le programme."
"Un saut beaucoup trop important"
Pour Frédéric Weis, si Teddy Riner se lance en politique, il devra d’abord briguer d’autres mandats avant de viser le poste de président de la République: "S’il devenait maire d’une ville, député ou sénateur et qu’il passe par les urnes, ça ne me pose pas de problème. Mais se projeter d’un seul coup en étant président de la République, ça serait faire un saut beaucoup trop important. Il nous faut des hommes politiques de stature." Et Fred Weis de conclure: "Ne prenons pas une personne qui n'y connaît rien."