RMC Sport

Emane : "Le Jeux, une pression insupportable"

-

- - -

Triple championne du monde et toute fraiche championne d’Europe (-70kg) à Kazan, la judoka française Gévrise Emane (33 ans) était l’invité de Before Rio, ce lundi sur RMC. Elle évoque le rapport particulier qu’elle entretient avec les Jeux Olympiques. Eliminée dès le premier tour à Pékin (2008) malgré un statut de favorite, elle avait décroché le bronze quatre plus tard à Londres.

Les championnats d’Europe de Kazan

« Ce n’était pas l’objectif de la saison. J’y suis allée avec des objectifs de travail. Je voulais travailler la dynamique que je dois mettre sur un combat de quatre minutes. C’est ça que j’ai mis en place. »

Son expérience des JO

« A chaque fois, c’est une pression insupportable. A Pékin je n’avais du tout bien géré. A Londres c’était mieux. Les Jeux, il faut s’adapter. A Londres, je suis arrivée dans une bonne forme, avec un bon état d’esprit, même si le jour de la compétition, c’était horrible ! Je suis arrivée le matin, tout s’est bien passé. L’échauffement parfait. J’allais combattre incessamment. Je vais faire un tour pour me concentrer. En rentrant, je vois ma coach Martine Dupont, je fonds en larmes. Je me suis dit : "Tu y es, c’est aujourd’hui." L’ombre de Pékin est réapparue. J’ai pensé que les Jeux n’étaient pas faits pour moi. J’avais anticipé, j’avais travaillé dessus et c’est quand même arrivé. »

Son état d’esprit avant Rio

« Je suis confiante. Tout peut arriver. J’y vais avec la banane. Ce sont mes derniers JO. J’ai envie de bien faire. J’ai déjà une très belle carrière. J’ai tout fait pour aller chercher ce titre. Peu importe ce qui va se passer le 10 aout. Je n’aurai pas à rougir. »

Son programme jusqu’au JO

« J’ai eu des vacances pour souffler. Je me suis retapée physiquement. J’avais des bobos avant les championnats d’Europe. Début juin, on aura un stage de cohésion avec l’équipe de France, suivi d’un stage à Saint-Cyprien avec des équipes étrangères. On enchainera en juillet avec un stage en Espagne, puis à Montpellier. Il n’y a plus de compétition programmée, on va faire des test-matches entre françaises. Il n’y pas la pesée, mais ça commence à 9 heures. Il faut s’échauffer, se lever tôt. C’est un bac blanc. On a cette chance d’avoir un très bon collectif en France. On n’a pas forcément besoin d’aller faire des stages à l’étranger. C’est un vrai bonus. »

Qui elle voit médaillé à Rio parmi les 14 judokas français

« Clarisse Agbegnenou, Loïc Pietri, Automne Pavia, Audrey Tcheumeo, Cyrille Maret et Teddy Riner. »

la rédaction