"J'ai des bourrelets, ça ne m'a pas empêchée de gagner des médailles", Romane Dicko explique sa collaboration avec une marque de lingerie

Judokate médaillée olympique et égérie d'une marque de sous-vêtements, c'est possible. C'est le cas de Romane Dicko, la judokate française de 25 ans, qui représente la marque Sans Complexe Lingerie depuis l'année dernière. Une démarche qui s'inscrit dans une volonté des athlètes féminines à montrer la réalité, loin des clichés et des photos retouchées qui pullulent sur les réseaux sociaux.
"Qui, en 2024, croit encore que les personnes qui font du sport sont forcément fines et sèches? Je fais du haut niveau et j’ai des bourrelets, oui, ça existe, et ça ne m’a pas empêchée de faire du judo à un très bon niveau, ça ne m’a pas empêchée de gagner les championnats du monde et des médailles olympiques à Tokyo", avait répondu la judokate l'an passé sur les réseaux, après un commentaire haineux la taclant sur son physique.
"Je me suis mise à me battre pour toutes les personnes qui se reconnaissent en moi"
Interrogée par Le Parisien, Romane Dicko en est convaincue: peu importe sa morphologie, on peut afficher son corps sans complexes. "On peut faire 120 kg et faire une pub en sous-vêtements. J’ai aussi le droit de faire du judo et de monter les marches du Festival de Cannes, en montrant mes muscles dans des robes de soirée", affirme la récente championne d'Europe dans la catégorie des +78kg.
Passionnée de couture et de mode, la Française n'hésite pas à contrer le manque d'inclusivité de certaines marques de textiles dans les grandes tailles, en créant elle même ses propres pièces. "La robe que je ne trouve pas en magasin, celle que je vois trop belle sur un mannequin mais qui s’arrête au 38, je vais me la faire! Dans mes vêtements, je me sens belle, je me sens femme. Ça cultive l’estime de soi et la confiance", confie la jeune femme de 25 ans. La judokate trimballe sa machine à coudre partout, même en compétition, ce qui a été bien pratique lors des championnats d'Europe. La Francilienne avait sauvé la compétition de son compatriote Joan Benjamin Gaba en lui recousant son dossard sur son kimono entre deux combats.
"Avant je me cachais, je lissais tout. Avec ma médaille olympique, je me suis dit maintenant, tu as le droit d’exister, peu importe ce que les gens disent, peu importe s’ils estiment que ta place est ailleurs, tu vis. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à recevoir des messages d’encouragements. Je me suis mise à me battre, non plus seulement pour moi, mais aussi pour toutes les personnes qui se reconnaissent en moi", conclut Romane Dicko. Revenue extrêmement déçue de sa compétition individuelle lors des JO de Paris 2024 avec une frustrante médaille de bronze, Romane Dicko dispute les Mondiaux de judo à Budapest ce jeudi sur RMC Sport 1. La Française affrontera d'entrée Asya Tavano, la judokate italienne l'ayant battu aux Mondiaux 2023 au Qatar.