Judo: Alexis Mathieu, une médaille en guise de confirmation à Tbilissi

Troisième à Paris en février, le Néo-Calédonien, Alexis Mathieu, a mis un peu de glace dans son judo virevoltant pour obtenir une nouvelle belle médaille ce dimanche avec l'argent en moins de 90 kilos à Tbilissi. L'or n'est pas passé loin. Une belle répétition avant les championnats d'Europe dans un mois au Monténégro.

Alexis Mathieu, c'est une deuxième grosse médaille consécutive après Paris. On a l'impression que vous avez trouvé une forme de régularité à un haut-niveau...
J'ai mis pas mal de choses en place ces derniers temps. Je retrouve mes repères en compétition. Je fais beaucoup moins d'erreurs que par le passé. En plus de ça, il y a de la régularité. Ça fait plaisir. Il y a de belles choses mises en place sur le tapis et moi je prends du plaisir. C'est vraiment bien.

On a eu l'impression de vous voir davantage opportuniste. Vous avez un peu moins créé mais vous vous êtes un peu plus appuyé sur les erreurs adverses...
Oui, j'étais très focalisé sur le kumi-kata (la prise de garde). J'ai essayé d'être rigoureux là-dessus. Pour la plupart c'était des adversaires que je n'avais jamais eus dans les mains. J'étais en alerte, en prise d'initiative sur leurs erreurs et des attaques fortes quand l'opportunité se présente. J'ai aussi voulu enchaîner entre le debout et le sol. Il m'a manqué quelques trucs mais sur l'ensemble de la compétition je suis plutôt satisfait.

Racontez-nous la finale contre l'Ouzbek Bozorov. Vous menez yuko puis il mène waza-ari et là vous enflammez le match. Vous marquez un ippon, finalement annulé la vidéo, mais vous ne recollez pas. Où se situe le regret ?
Le regret c'est la situation où je tiens ses deux manches. On avait déjà fait une séquence comme celle-ci un peu plus tôt. J'étais un peu dans une tactique de lui faire perdre du temps, de gestion de combat et il me surprend sur ce mouvement atypique (kata-guruma inversé, mouvement d'épaule). Sur mon accrochage (donné ippon puis annulé), je donne un coup de rein pour obtenir la valeur maximale et à cause de mon coude qui glisse (et qui touche la jambe de l'Ouzbek) je n'ai pas la valeur et j'encaisse une pénalité. Je suis un peu dégoûté que ça se passe comme ça. C'est compliqué de revenir ensuite. Ce n'était pas facile car on avait peu d'éléments sur cet adversaire. C'était son premier Grand Chelem. Ça ne se passera pas de la même manière la prochaine fois. On en tire de l'expérience.

Qu'est ce que signifie cette médaille à un mois du championnat d'Europe ?
C'est important pour moi, pour mon retour d'olympiade, pour mes objectifs à court terme de championnat. Ça me permet aussi d'avoir confiance en ce que je mets en place, confiance dans le staff et d'arriver sur les championnats d'Europe en pleine possession de mes moyens.

Morgan Maury