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Judo: "Je m’en fous des Japonais, si j’ai envie de célébrer, je célèbre": Gaba répond aux critiques après son titre de champion du monde

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Invité du Fighter Club Sunday, ce dimanche sur la chaîne Twitch RMC Sport, Joan-Benjamin Gaba est revenu sur son titre aux Mondiaux de judo de Budapest. Et le Français de 24 ans en a profité pour répondre à nouveau aux commentaires sur sa célébration, jugée excessive par certains. En assumant totalement son attitude sur le tatami.

Il est heureux, il le montre et il l’assume pleinement. Huit jours après son sacre historique aux Mondiaux de judo de Budapest, Joan-Benjamin Gaba est venu s’exprimer dans le Fighter Club Sunday, ce dimanche sur la chaîne Twitch RMC Sport. Et le Français de 24 ans, titré chez les -73kgs, en a profité pour répondre à nouveau à certains commentaires sur sa manière de célébrer. Après sa victoire en finale face au Brésilien Daniel Cargnin grâce à un waza-ari dans le golden score, le natif des Yvelines a exprimé sa joie sur le tatami de la capitale hongroise. Une attitude qui lui a valu quelques critiques dans un milieu habitué à l’humilité venue du Japon.

"C’est vrai que certains puristes du judo, les mecs qui ont 70 ans-80 ans, disent que je célèbre trop. Mais moi je ne suis pas d’accord du tout, parce que c’est du sport et on est des humains", a réagi Joan-Benjamin Gaba. "On fait énormément de sacrifices, c’est énormément de travail pour en arriver là, donc quand on gagne, c’est totalement humain que la joie ressorte à ce moment-là. Tout simplement (…) Il y a un post que la fédération avait fait, où la manière dont je célèbre, on dirait que l’arbitre a peur (sourire). Ce n’est pas vrai, mais l’image est faite comme ça. Du coup, il y a plein de vieux avec des comptes: ‘Oué, le judo, ce n’est plus ce que c’était’, parce qu’ils sont un peu matrixés. Parce que c’est un peu les Japonais qui dictent ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. En gros, les Japonais, quand ils gagnent, ils ne célèbrent pas. Mais en vrai, je m’en fous des Japonais, ils font ce qu’ils veulent. Moi, si j’ai envie de célébrer, je célèbre."

"Je trouve ça plus ridicule qu'autre chose"

Le vice-champion olympique assure que les instances du judo ne lui ont pas reproché ses célébrations depuis qu’il évolue au plus haut niveau: "Non, on ne m’a jamais rien dit. Quand des gens débordent ou font des trucs limite, il y a des avertissements qui sont donnés. Moi, je n’ai jamais eu d’avertissement. Après, ça reste très soft en vrai ce que je fais. C’est soft. Je ne vais jamais faire un geste envers l’adversaire, je célèbre pour moi-même. Parce que je suis fier de moi. Sur le moment, il y a tellement de pression que quand on la relâche, c’est ma manière de le faire. Chacun à sa manière (... ) Quand je regarde les Japonais quand ils gagnent, je ne te mens pas, ils me foutent le seum. Ils gagnent un championnat du monde, en vrai c’est un truc de ouf, on sait comment c’est dur d’en gagner un… Donc gagner un championnat du monde et n’avoir aucune réaction, comme si ça ne valait rien, je trouve ça plus ridicule qu’autre chose. C’est même limite manquer de respect au sport."

"C’est du judo et on se respecte. Mais ce n’est pas parce que je te respecte que je ne peux pas montrer que je suis content d’avoir gagné", a poursuivi le combattant d’origine martiniquaise et togolaise. "Il n’y aucun rapport, parce que je célèbre, mais deux secondes après, je lui fais un câlin le mec. Il m’a battu l’année dernière aux championnats du monde, là je le bas. On s’est croisés dans l’ascenseur à l’hôtel juste après, il m’a dit: ‘Félicitations’, il n’y aucun souci (…) Même au sujet du trash-talk, je pense que tu peux très bien trash-talker ton adversaire tout en le respectant. Si tu penses que tu vas le battre, tu as le droit de le dire. Je ne vois pas d’irrespect là-dedans".

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport