Judo: "Je voulais ramener un cadeau d'anniversaire à ma maman", sourit Cysique après sa victoire à Astana

Sarah-Léonie Cysique, enfin une médaille d’or dans un grand tournoi ! Quel sentiment prédomine ?
Cette première victoire, cette médaille, je ne me rends pas compte. J’aurais aimé qu’elle ait lieu un mois en arrière (aux Mondiaux). Je suis super contente de ma journée. J’ai essayé de travailler autrement, d’avoir d’autres approches de combat. J’ai pu les mettre en application sur cette compétition. Je suis vraiment contente. Au bout, il y a cette médaille d’or que je voulais. J’ai hâte de rentrer et de fêter ça avec ma famille et mes amis.
Racontez-nous cette finale face à Gjakova, votre adversaire en finale des JO, et ce mouvement donné ippon, utsuri-goshi...
C’est une fille que je connais. On s’est déjà affrontées quatre fois. Je l’avais reprise après les JO, aux Masters à Doha (victoire de Cysique). J’ai abordé ce combat en me disant que je n’avais rien à perdre, tout à gagner. Au micro, le speaker a annoncé que c’était comme un match de revanche des Jeux olympiques. Pour moi, ce match à Tokyo je ne l’ai pas gagné. Ici, c’est davantage elle qui avait la pression. J’étais bien, déterminée, j’avais les crocs, toujours envie de gagner comme à chaque fois que je monte sur le tapis. J’ai bien vu qu’elle essayait de m’envahir, de me mettre la pression. Je suis restée sur les schémas vus avec Romain Poussin, mon entraîneur de club à l’AC Boulogne-Billancourt. Ça a bien marché, j’arrivais à contenir ses attaques. Sur une séquence après deux minutes de combat, ça a été à l’instinct, j’ai fait un mouvement naturel.
J’ai dit à mon entraîneur que j’avais l’impression que c’était elle qui était montée d’elle-même sur mon dos alors que je suis à l’initiative du mouvement. Gagner comme ça, c’est ce que tout le monde veut. Je pensais que ça se ferait davantage sur des pénalités. Je suis super contente. En plus c’est l’anniversaire de ma maman, je voulais lui ramener un cadeau. C’est ma première médaille d’or sur le circuit international depuis que je suis senior. J’espère qu’elle rend fière les personnes qui me suivent.
Aux championnats du monde, vous étiez apparue très marquée par votre septième place. Qu’avez-vous mis en place pour repartir et gagner ?
Après le retour des championnats du monde, les gens avaient lu mon interview. Ils ont vu que c’était un sujet sensible. On ne m’en a pas trop reparlé, on m’a laissé digérer. J’ai vite repris l’entraînement. J’ai essayé de faire abstraction de ça. Aujourd’hui, je suis passée à autre chose. J’ai fait en sorte de rebondir et de me perfectionner. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui (samedi). Ce qu’on a détecté lors des Mondiaux, on a réussi à le mettre en application aujourd’hui. C’est un mal pour un bien. On va continuer et faire en sorte que je gagne d’autres médailles d’or.