RMC Sport

Mondiaux de judo: autopsie de la machine Cysique

placeholder video
A 24 ans, Sarah-Léonie Cysique attend sa première médaille mondiale. La judoka de Boulogne-Billancourt a ratissé les breloques depuis quelques années : quatre médailles européenne, l’argent en individuel et l’or par équipes aux JO 2020. Présentation de la pile électrique de l’ACBB avec une moins de 57 kilos : Barbara Harel, double championne d’Europe,

Le physique: "L'une des meilleures sur le circuit"

Sarah-Léonie Cysique s’appuie sur un physique très solide. L’Israélienne Timna Nelson-Levy est une des rares à dégager autant de watts que la Française : "C’est l’une des meilleures sur le circuit, physiquement. Elle arrive à imposer ce physique à ses adversaires", note Barbara Harel. Gauchère, Cysique aime saisir au revers ou à la clavicule, parfois elle parvient à aller chercher dans le dos. Sa petite taille ne l’empêche pas de se rapprocher de ses adversaires. Au contraire, elle aime jaillir pour lancer ses attaques : "C’est vraiment ce qu’on appelle une machine. Elle est petite (1m62), hyper musclée, hyper explosive." Attention cependant, l’an passé, les très segments de l’Ukrainienne Bilodid et sa propension à attaquer avant la Tricolore l’avaient poussé vers la sortie aux championnats du monde. Niveau cardio, elle sait garder le rythme comme sa demi-finale contre la Canadienne Klimkait aux JO 2020 l’a prouvé.

La technique: profiter de sa mobilité

"Elle a un beau panel technique. Elle est variée. Quand ça part, ça part fort", retient Barbara Harel. Cysique explose dans l’attaque. Demandez à la Japonaise Yoshida, battue aux mondiaux par équipes 2019 en 20 secondes sur un fauchage. Le public japonais en été resté coi face à la punition infligée par la Française. Un véritable scotch. Avec ses jambes et ses hanches, elle aime à désorienter avant de tourner le do ou de faucher. En finale des JO à Tokyo, son harai-goshi contre la grande Gjakova était une erreur admettait à l’époque son coach de club Romain Poussin. La Kosovarde avait plantée Cysique sur la tête et la Française avait été disqualifiée. Cysique essaye de profiter de sa mobilité pour vite enchaîner au sol.

Tactique et mental: attention à ne pas se brûler

Cysique a battu à peu près tout ce qui se fait sur le circuit des 57 kilos. Elle a une finale olympique et une finale européenne dans son bagage. Son tempérament explosif peut surprendre. A vouloir trop en faire, attention à ne pas se brûler. "Elle est encore jeune reconnait Harel. Elle a eu cette médaille olympique tôt dans sa carrière, à 23 ans. Tout ce que ça implique de bon la jeunesse c’est qu’il faut parfois refaire un peu de tactique, apprendre à gérer les matches."

L’expérience en somme. Cysique ne veut jamais connaitre son tirage au sort avant son entrée en lice. Manière de s’éviter quelques nuits compliquées. "Je trouve que c’est vraiment une super belle athlète qui va exploser dans les années à venir même si elle a déjà fait un joli bout de chemin. Pour 2024, je ne vois pas qui pourrait la titiller au niveau français et même au niveau mondial", conclut Harel.

Gaba va devoir aller vite

Joan-Benjamin Gaba va disputer ce mardi ses 2e Mondiaux après Tashkent l’an passé, où il avait perdu au 2e tour contre le Japonais Hashimoto. Gaba est classé 25e de sa catégorie. Il commence à avoir un peu de vécu à l’étage senior à 22 ans. Malheureusement, il traine une difficulté à faire tomber ses adversaires. Accrocheur comme pas deux, il arrive à faire tomber les pénalités sur son adversaire mais pas à abréger le combat pour s’économiser de précieuses minutes, dans le marathon qu’est un championnat : "j’ai travaillé là-dessus, je pense que ça va aller mieux". Pour se sélectionner, Gaba est passé par un test-matche en trois confrontations face à Benjamin Axus, preuve que la catégorie cherche un leader. "J’ai envie de prouver", claironne-t-il. A Doha, il débutera contre le Roumain Raicu puis ce sera l’Ouzbek Nomonov, numéro six mondial. Pas question de lambiner.

Morgan Maury à Doha