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Judo: une finale Dicko-Tolofua au Masters de Budapest, Malonga aussi en quête d'or

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La dernière journée du Masters à Budapest a été marquée par une coupure de courant de près de 30 minutes et des combats terminés dans la pénombre. Les Bleus peuvent terminer avec six nouvelles médailles ce dimanche soir. Romane Dicko et Julia Tolofua se battront pour l’or chez les lourdes. Madeleine Malonga est aussi en finale en moins de 78 kilos. Chez les hommes, Alexis Mathieu a une chance de repartir avec le bronze en moins de 90 kilos.

+78kg : une finale Dicko-Tolofua, Haymé pour le bronze

Leur duel est un feuilleton qui va s’égrener jusqu’aux prémices de 2024. Qui ira aux Jeux Olympiques l'été prochain ? Romane Dicko et Julia Tolofua ont battu toutes les adversaires que le tirage au sort leur a proposé ce matin à Budapest, et se défieront en finale pour leur troisième face-à-face sur le circuit (Dicko mène 2-0). La médaillée olympique a explosé la Néo-Zélandaise Andrews en 23 secondes puis géré Léa Fontaine aux pénalités avant de sortir en 50 secondes la Chinoise Xu.

Julia Tolofua a eu un parcours plus heurté. Elle ne gagne que contre la Chinoise Su sur une technique. Le reste du temps, sa combativité et sa gestion des pénalités ont fait la différence. Coralie Haymé a vraiment montré un beau visage sur ses deux premiers combats face à la Bosnienne Ceric, médaillée mondiale et européenne, puis contre la massive géorgienne Somkhisvhili. En quart, la Néerlandaise Stevenson, une fille de son gabarit, assez mobile, lui a proposé un problème rare dans cette catégorie. C’est sur un sutemi (waza-ari) que la judoka de Maisons-Alfort s’incline. Elle se qualifie ensuite pour le combat pour le bronze. Après sa défaite contre Dicko, Léa Fontaine a buté sur la Sud-Coréenne Kim en repêchages. Un combat interrompu quand la salle a été plongée dans le noir puis relancé sous lumière tamisée. Elle se classe 7e.

-78kg: Malonga pour un gros coup ? Posvite pour le bronze

Madeleine Malonga a-t-elle retrouvé le "truc" de ses années de domination où elle a pris l’or européen, mondial et l’argent olympique ? Peut-être, à la voir scotcher la Japonaise Takayama, immobiliser la Sud-Coréenne Yoon ou placer uchi-mata à la Britannique Powell. Etat de forme très intéressant aussi de Fanny-Estelle Posvite. La Limougeaude a collé un joli fauchage à la Néerlandaise Steenhuis et survécu à son match contre l’Ukrainienne Lytvynenko dont les derniers instants ont été disputés dans la pénombre. Malonga et Posvite ont combattu une demi-finale jouée aux pénalités. Une rencontre basée sur la garde dont la première est sortie vainqueur. Elle montera en finale face à l’Israélienne Lanir, championne du monde 2023, qui a passé moins de 1’10 pour gagner ses trois premiers combats !

Audrey Tcheuméo n’avait pas sa patate des Mondiaux 2023. Ça s’est senti d’emblée contre la dangereuse allemande Boehm. Elle s’en tire aux pénalités. En quart, elle n’arrive pas à cadrer la Sud-Coréenne Lee et chute sur un mouvement de hanche (waza-ari). En repêchages, la Néerlandaise Derks la pousse sur le dos (ippon). En sortant du tatami, elle a reconnu sa fatigue mentale après cette longue saison. Finaliste du tournoi de Paris et novice à ce niveau, Chloé Buttigieg bat la Britannique Emma Reid, mieux classée qu’elle, avant de prendre un ippon par l’Israélienne Lanir, championne du monde en titre.

-90kg: Alexis Mathieu, enthousiasmant, jouera le bronze

En difficulté jusqu’ici, les masculins ont leur rayon de soleil. Médaillé d’argent au Masters 2022, le Néo-Calédonien Alexis Mathieu est entré dans ses combats en mode dynamiteur. En entame, il surprend le médaillé mondial et olympique, le Hongrois Toth sur un splendide nidan ko-soto-gake. En huitièmes, c’est le Serbe Majdov, ex-champion du monde qui est pris sur une clef de bras hyper agressive. En quarts, un autre champion du monde, l’Ouzbek Bobonov, en or en 2022. Mathieu fait l’erreur d’aller dans la filière de son adversaire, le corps-à-corps, et tombe sur une prise de l’ours. En repêchages face à l’Azerbaïdjanais Fatiyev, il fait admirer sa technique avec un sode tsuri-komi-goshi puis un contre (ura-nage) pour disputer le combat pour le bronze à 17h face à l’Italien Parlati.

Remonté au 35e rang mondial des 90 kilos, Axel Clerget, 36 ans, ne veut pas lâcher le morceau. Qualifié in extremis pour ce Masters, il n’a pas réussi à aller plus loin que le 1er tour. L’Ouzbek Mamatrakhimov nétait pas un obstacle infranchissable. Bien en place tactiquement, devant aux pénalités, le Français s’est relâché au début du golden score (waza-ari sur mouvement d’épaule) : "C’est la loi du judo. La moindre erreur se paie cash. C’était à moi de finir. Je ne dois pas donner cette opportunité. Je n’étais pas venu pour ça. Ca fout les nerfs car le but était d’aller marquer le maximum de points possibles. Je voulais battre les plus forts et me rapprocher du top 5 mondial. C’est un rendez-vous manqué."

Morgan Maury, à Budapest