Mondiaux de judo: "C’est moi qui ai combattu comme ça ?, la joie d'Agbégnénou après son sixième titre mondial

Clarisse Agbégnénou - Mondiaux de judo - ICON Sport
Clarisse Agbégnénou c’est un grand moment, sixième titre mondial, incroyable !
On arrivant à Doha je me sentais un peu mieux. Je me disais quand même que ce serait chaud d’aller chercher un titre. Je sais que j’avais le niveau pour avoir une médaille mais pour le titre je pensais qu’il m’en manquait des petites choses. Merci les camarades d’avoir battu certaines filles. Le matin c’était dur de se remettre en route. Je suis tellement fière de moi et de ma fille. Elle est top. Elle m’a laissé dormir. Aujourd’hui, je l’ai laissée. Je lui avais promis que je lui ramènerais cette médaille d’or. Je l’ai fait et je lui mettrai autour du cou.
Quel goût a ce titre ?
Ce titre a un goût de lait de maternité (rires). Il a un goût savoureux, sucré. Ca fait du bien. Je me dis que ce qu’on travaille avec mon équipe c’est impeccable. Mon retour après la grossesse, impeccable, mon corps va bien à part le genou qui défaille un peu. C’est de bon augure pour Paris 2024.
Est-ce un exploit vu votre pedigree ?
Ah oui ! Je ne pensais pas le faire aujourd’hui. Toute les mamans, tous les papas, si vous vous en donnez les moyens, vous pouvez le faire. Mum’s power !
Qu’avez-vous de plus que les autres ?
Je sais pas ce que j’ai de plus. J’ai beaucoup pensé à des personnes malades aujourd’hui. Je leur ai dit que j’allais me battre aussi pour elles. Je ne suis pas à l’usine, j’adore la compétition. Je vais pouvoir leur montrer la médaille.
Vous attendiez vous à ce que ce soit aussi dur, 6 combats !
Je m’attendais à ce que ce soit encore plus dur ! J’ai été très appliquée. Je ne voulais pas faire de bêtises. Il fallait un peu que je sois telle la doyenne, avec de la maturité, ne pas se précipiter. Ce n’était pas facile dans la matinée mais je me suis libéré. J’étais méfiante car j’allais prendre des filles directement au top à cause de mon classement. Ca faisait longtemps que je ne n’avais pas fait 6 combats.
Avec 6 titres mondiaux, vous en avez 3 de plus que Lucie Décosse et Gévrise Emane par exemple. Et vous n’êtes plus qu’à un du record de la Japonaise Tamura...
C’est incroyable. Ca me paraissait compliquer de ramener une sixième étoile. Je me dis Clarisse qui es tu ? C’est incroyable après une grossesse. Je pense que tout ce que j’ai mis en œuvre avec cette team-là ça va bien. Je vais travailler d’arrache-pied pour être la meilleure à Paris. Les filles m’attendent au tournant, je l’ai vu. Je vais tout donner pour être une meilleure version et une meilleure maman.
Vous vous êtes surprise ?
J’ai revu mes combats et je me dis ‘whaou c’est moi qui ai combattu comme ça ?’ On a fait le stage au Japon je n’ai presque jamais fait tomber une Japonaise. J’ai beaucoup pleuré. Je me suis dit que le chemin allait être plus compliqué que je ne le pensais. Je suis fière. Ca fait 10 ans que je suis sur un podium mondial et olympique.