Mondiaux de judo: un nouveau défi pour Agbégnénou, en quête du doublé olympique cet été

La joie de Clarisse Agbegnenou après sa victoire en finale des -63kg au Grand Slam de Paris - AFP
Clarisse Agbégnénou part à la conquête d’un septième titre mondial ce mardi à Abou Dhabi. En cas de victoire, la Française égalerait la Chinoise Tong Wen et la Japonaise Ryoko Tamura. Agbégnénou va poser les derniers jalons dans la quête du doublé olympique cet été aux Jeux de Paris (26 juillet-11 août).
Pourquoi ce Mondial?
La Rennaise n’est pas dérangée lorsqu’il s’agit d’avoir deux grosses cibles rapprochées. Un mois avant les JO 2021, elle avait remporté son cinquième titre mondial. Avant d’enchaîner avec le sacre olympique. Aucun autre judoka n’a réussi ce doublé: "un Championnat du monde, ça la motive, appelle Christophe Massina, chef de l’équipe féminine. L’important pour elle, c’est de se présenter sur des compétitions qui la motive."
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Il y a aussi un défi intime pour "Gnougnou": "Elle m’a dit ‘si je veux faire les mondiaux c’est parce que je ne veux personne d’autre avec un dossard distinctif aux JO'." Agbégnénou a le dossard doré de championne olympique et le rouge de championne du monde. Si elle l’emporte ce mardi, elle gardera le rouge pour Paris 2024.
Une grosse journée à venir
La catégorie des moins de 63 kilos s’est considérablement musclée depuis le début de l’olympiade. En huitième de finale, elle risque de retrouver la Japonaise Megumi Horikawa. Championne du monde 2022, elle ne sera pas aux JO. Elle n’a jamais battu la Tricolore en 3 combats mais leur dernier affrontement à Paris cet hiver a été épique.
Puis ce sera la tête de série numéro 1, la Canadienne Beauchemin-Pinard en quart, un petit bloc difficile à bouger et fort au sol. En demie, on pourrait miser sur la nouvelle sensation, la Néerlandaise Van Lieshout, une fille sortie des juniors qu’on dirait biberonnée aux exploits de la Française.
L’an passé à Doha, le combat avait fini par tourner en faveur d’Agbégnénou. De l’autre côté du tableau pourquoi pas la Kosovarde Fazliu qui mène 2-0 ou la Slovène Leski. Si elle réussit la performance de l’emporter, on pourra parler d’une journée majuscule. "Elle veut être au-dessus de tout le monde et ne laisser aucune miette", annonce Massina.
Quels enjeux?
Pour l’instant, Clarisse Agbégnénou n’est pas tête de série aux JO. Il lui manque une place, à un cheveu. Un bon résultat la ferait passer dans le top 8. Un podium n’est pas forcément nécessaire. Elle n’aime rien d’autre que marquer les esprits et faire baisser la tête à ses adversaires. Un septième titre mondial mettrait une belle torgnole à celles qui espèrent la détrôner devant son public.
Il y a aussi des réglages techniques, voir si les dernières orientations fonctionnent. Elle est partie à la Réunion toute seule récemment. Un gros bloc foncier qui lui servira probablement davantage aux JO qu’à Abou Dhabi. Récemment, elle a montré qu’elle pouvait gagner des combats marathon. Sa capacité à ne pas s’épuiser sera un indicateur intéressant. Côté mental, pas d’inquiétude, c’est son arme la plus inoxydable.
La suite?
Un titre la ferait entrer dans la légende. La boosterait probablement. Et une contre-performance? "Clarisse a une capacité de résilience assez importante rappelle Massina. Même si elle ne gagne pas ce championnat je ne pense pas que ça l’affectera dans sa préparation. Ça peut lui donner plus de gnac, elle sera plus dans l’orgueil que dans la dépression. On l’a vu après l’Euro où elle finit 7e, elle était morte de faim, elle voulait tuer tout le monde. Je n’ai aucune crainte de ce côté-là que ça fonctionne ou pas aux Mondiaux. Je ne vois pas ce qui pourrait la perturber dans sa prépa pour aller chercher un titre olympique."