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Affaire Agnel: "Ça me touche particulièrement", confie Maracineanu

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Ancienne nageuse au Mulhouse Olympic Natation, la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu a accepté de s'exprimer au sujet de l'affaire Yannick Agnel, dont la garde à vue a été levée ce samedi.

Pour avoir fait toute sa carrière de nageuse au sein du Mulhouse Olympic Natation (MON), le club où elle s'entraînait lorsqu’elle a conquis sa médaille d'argent aux JO de Sydney en 2000 et ses titres de championne du monde (1998) et de championne d'Europe (1999), Roxana Maracineanu connaît bien la famille Horter. Elle a donc été invitée ce samedi à réagir à l’affaire Yannick Agnel.

L’ancien nageur de 29 ans, double champion olympique, a été placé en garde à vue jeudi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Mulhouse pour "viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans". L'affaire remonte à 2016, période à laquelle Agnel s'entraînait au MON sous la houlette de Lionel Horter. La victime présumée est une fille de Lionel Horter, âgée de 13 ans au moment des faits. Ce samedi midi, la garde à vue d’Agnel a été levée et il va être présenté dans la journée à un juge d’instruction.

"Je connais la personne qui a déposé plainte"

"L’instruction suit son cours et doit suivre son cours, a réagi Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, depuis Val-d'Isère où elle assiste à la Coupe du monde de ski alpin. La plainte de la jeune fille est aujourd'hui entre les mains de la justice, elle doit aller au bout. Il s’agit d’un sujet important pour moi, au niveau national. C’est aussi un combat que nous portons au niveau européen et international pour que les sportifs et les enfants dans d’autres champs puissent être protégés, pour que la parole puisse se libérer." "Le courage de ces personnes, qui prennent la parole pour raconter et expliquer ce qu’elles ne veulent plus subir et pour dire stop, est essentiel pour que d’autres enfants ou des adultes ne subissent plus ça. Ce sujet dépasse le cadre sportif. Plus personne ne doit se prévaloir d’une quelconque impunité", a-t-elle ajouté.

"Je connais personnellement la personne qui a déposé plainte. Vous imaginez bien que c'est quelque chose qui me touche particulièrement. Plus de 600 signalements ont été faits à la cellule qui lutte contre ces violences au ministère des Sports. Nous déclenchons systématiquement des enquêtes administratives avant de prévenir la justice. Quand la justice est saisie directement par les personnes, nous sommes au soutien des victimes. Nous prenons contact avec les victimes", a-t-elle expliqué.

Interrogée sur l'hypothèse d'une éventuelle vengeance, elle n'a pas voulu nourrir cette théorie : "Je pense que quand une femme ou un garçon parle de ces sujets, c’est suffisamment impactant pour sa vie actuelle et future pour qu’on n’ait pas à avoir ce réflexe de mettre en doute ce que la personne dit. C'est pour cela qu'il faut agir vite, que les personnes mises en question soient entendues le plus rapidement possible par la justice. Je dois laisser la justice faire son travail."

RR avec AS