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Du "chaos" de Rio aux 13 médailles européennes... comment la natation française s'est remise à briller

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Invité des Grandes Gueules du Sport sur RMC ce samedi, Gilles Sezionale, président de la Fédération française de natation (FFN), a expliqué le retour au premier de la natation tricolore. Les Bleus ont obtenu 13 médailles lors des championnats d'Europe, confirmant le très bon bilan des derniers Mondiaux.

La natation française a retrouvé le sourire. Lors des championnats d'Europe 2022 à Rome, les nageurs tricolores ont ramené un total de 13 médailles, dont trois en or, confirmant la bonne dynamique des derniers championnats du monde cet été, où la France a décroché huit podiums.

En Italie, la France évoluait en plus sans la nouvelle star Léon Marchand, qui a obtenu deux titres mondiaux à Budapest, à seulement 20 ans. Quelques mois auparavant, lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, seul Florent Manaudou avait sauvé le bilan de la natation en prenant l'argent sur le 50 mètres nage libre.

Réélu président de la Fédération française de natation (FFN) pour la période 2021-2024, Gilles Sezionale était arrivé en place en 2017 après les JO de Rio, où les Bleus avaient obtenu deux médailles. Mais au Brésil, cela signait surtout comme la fin d'un cycle après l'époque dorée entre 2004 et 2015.

"On allait dans le mur"

"2016, ça a été le chaos mais ça faisait quelque temps que je disais à mon prédécesseur (Francis Luyce, président entre 1993 et 2017) qu'on allait dans le mur. La refondation, ça a été de repenser un plan de développement de la natation et remettre en avant les structures et le travail, a expliqué Sezionale ce samedi, interrogé sur RMC. C'est le travail d'une équipe. On a écrit avec Julien Issoulié (DTN de la FFN) il y a cinq ans déjà les premiers PPS (préparation physique spécifique), avec les centres de formation et les particuliers. Cela prend du temps, il faut en général 7 ou 8 ans pour faire une génération, on en est à 5 ans maintenant mais il fallait un peu accélérer la cadence avec les JO."

Dans le sillage de Léon Marchand, c'est toute une génération qui commence à s'affirmer au plus haut niveau, à l'image des Yohann Ndoye-Brouard, Maxime Grousset ou même Charlotte Bonnet, dans la force de l'âge. Pour ces nageurs, l'objectif forcément sera les Jeux olympiques de Paris, à domicile, en 2024.

Deuxième nation à Londres, l'équipe de France voudra renouer à Paris avec son glorieux passé. Mais aussi s'inscrire dans la durée et ne plus reproduire les erreurs passées. "Il faut restructurer la natation par rapport à la pyramide. On a eu des nageurs exceptionnels par le passé mais on n'a pas su structurer à cette époque-là et ça a dégringolé très rapidement, a estimé Sezionale. Aujourd'hui, on est reparti avec le travail de l'équipe technique nationale. On a revu ce qui était le niveau avec l'INSEP et Font-Romeu. Il y a une nouvelle génération d'entraîneurs, avec un suivi mis en place et qu'on avait perdu. Après la génération de Londres, on avait dit que c'était open bar et qu'il n'y avait plus besoin de se gérer... On s'était vu très beaux. Il fallait remettre tout ce travail et ce suivi."

GL