Florent Manaudou et Alain Bernard réclament un "plan piscine" pour lutter contre les noyades

Florent Manaudou et Alain Bernard militent pour un "plan piscine". Dans une tribune dévoilée par le Parisien, un an après les Jeux olympiques et paralympiques, les deux nageurs français souhaitent voir "un plan plus vaste de renouvellement du parc des piscines françaises pour promouvoir un meilleur mode de vie fondé sur l’activité physique et sportive et l’apprentissage de la natation".
Les deux champions pointent une situation "préoccupante" pour la France. "En 2025, les piscines françaises ont une moyenne d’âge de 40 ans et 40 % des centres aquatiques ont été construits avant 1975", notent-ils. "Ce sont des bassins vieillissants nécessitant d’être rénovés. Les piscines sont devenues des passoires énergétiques et les coûts de fonctionnement de ces équipements sont aggravés par l’explosion des prix de l’énergie."
L'excédent des Jeux olympiques pour financer ce plan?
La Cour des comptes avait confirmé dès 2018 que le "modèle de piscines en France était obsolète". "La carte de France de l’illettrisme et celle des piscines se superposent : il s’agit de la même carte des risques. Il est avéré aujourd’hui que, dans les zones urbaines sensibles, un enfant sur deux entrant en 6e ne sait pas nager", poursuivent les deux stars des bassins dans cette tribune.
D'après une enquête datant de juin dernier du Snep-FSU, le syndicat des professeurs d'EPS, près de 15% des établissements scolaires n'ont pas accès à une piscine, ce qui représente 500.000 élèves. Les deux champions olympiques déplorent aussi une recrudescence des noyades depuis plusieurs années, chiffres à l'appui via Santé publique France. Sur la période du 16 juillet au 15 août, une hausse des noyades de 41% a été constatée entre 2023 et 2024. "Les enfants de moins de 6 ans représentent 29 % des noyades", souligne le rapport.
Quant aux financements pour soutenir ce plan, Florent Manaudou et Alain Bernard mettent en avant le bilan des Jeux olympiques, qui ont dégagé un excédent de 75 millions d'euros. "Une partie de cette somme pourrait être affectée à la lutte contre les noyades et à l’apprentissage de la natation", souhaitent les deux champions. "Ce serait un des plus beaux héritages des JOP. Les champions de demain apprennent à nager dans nos bassins."