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Natation: à six mois des JO, l'eau libre française fait carton plein et relève la tête à Doha

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Après des Mondiaux décevants à Fukuoka l'an dernier, les nageurs français ont relevé la tête en eau libre, notamment avec l'argent de Marc-Antoine Olivier. La France a réussi à faire carton plein en décrochant les deux quotas disponibles par sexe.

Ils avaient bu la tasse (salée) l'été dernier à Fukuoka. Les Bleus ont sorti la tête de l'eau dans le vieux port balayé par le vent de Doha. Rentrés bredouilles du Japon et loin des premières places, Marc-Antoine Olivier a remporté ce dimanche la médaille d'argent du 10km et il s'en est fallu de très peu pour que Logan Fontaine ne l'accompagne sur la troisième marche du podium, battu à la touche dans le sprint final.

Pour la première fois depuis l'introduction de l'eau libre aux JO de 2008 à Pékin, la France a réussi à faire carton plein en décrochant les deux quotas disponibles par sexe. Seuls l'Australie et l'Allemagne ont également qualifié quatre nageurs pour Paris. "C'est magnifique, une très très belle satisfaction", souffle Stéphane Lecat le patron de l'eau libre française au sourire retrouvé, un peu plus de six mois après la déconvenue Japonaise.

À chaud, il avait lancé: "On s'est fait casser la gueule". Et secoué ses troupes pour un réveil à un an de l'objectif olympique. "Si tu es un vrai champion, quand tu fais 12e ou 13e, ça te secoue", poursuit ce dimanche Stéphane Lecat. "Je sais qu'on a des nageurs de qualité en France en eau libre. Je le savais à Fukuoka et je n'ai jamais dit qu'on était mauvais. J'ai juste dit qu'il fallait que l'on réajuste des choses. Nous tous, et avant tout les nageurs. Quand on a des nageurs de qualité, il faut saisir les opportunités. Et Fukuoka, vraiment, c'était une opportunité et c'est important à dire. Parce qu'à un an des Jeux, on a tendance à dire que c'est fini, et on l'a entendu un peu. Moi je me suis toujours dit que ce n'était pas fini et que c'était une opportunité." 

"La France n'est pas morte!" lançait de son côté le médaillé d'argent Marc-Antoine Olivier qui n'était pas du voyage au Japon, non sélectionné par la Fédération française pour des écarts de comportement. On a bien su se remettre en question et nous revoilà."

"La Seine sera nickel... Et nous aussi on sera nickels!"

Le médaillé de bronze à Rio en 2016, qualifié pour ses troisièmes JO, sera le seul des quatre qualifiés français à avoir déjà vécu l'expérience olympique. Avec Caroline Jouisse, 29 ans, une "fleur qui éclot tard" comme elle le glissait en souriant samedi, c'est aussi l'avènement de deux talents précoces. Logan Fontaine, 24 ans et Océane Cassignol, 23 ans, tous deux champions d'Europe junior en 2015 et champions du monde en 2017 avec le relais.

La France est la seule nation à placer ses deux nageuses et deux nageurs dans le top 10 de ce 10km qui servaient de qualification olympique. "Ce qui est bien c'est que l'on n'a pas utilisé la place libre qui nous était offerte car on est le pays hôte, souligne Lecat. On a gagné réellement les places et pour moi c'est important, c'est beaucoup plus noble. Ils vont pouvoir partager avec leur proche, avec les Français, sur la Seine. On entend parler de la Seine plutôt négativement, moi je vous donne rendez-vous à 7h30 le matin si vous êtes capables de vous lever tôt pour aller supporter les Français parce que la Seine sera nickel. Et nous aussi on sera nickels (rire)!"

Si nageurs et encadrement soulignaient la nécessité de rester concentrés sur la suite de ces Mondiaux avec le 5km (7 février) et le relais mixte 4x1500m (8 février, deux épreuves non olympiques), pour "profiter de leur niveau de forme, créer une émulation d'équipe et enrichir leur expérience pour être bons à Paris" dixit Lecat, les regards peuvent sereinement se tourner vers les Jeux cet été. "On a encore quelques mois pour bosser et essayer d'aller chercher quatre médailles" lance Marc-Antoine Olivier.

Et avant de plonger dans la Seine, les quatre qualifiés ne paraderont pas sur le fleuve pour la cérémonie d'ouverture. Les Bleus n'arriveront sur la capitale que le 4 août pour leurs épreuves les 8 août pour les femmes et le 9 août pour les hommes. Ils ne logeront pas au village olympique, mais au CNE de la Fédération française de tennis porte d'Auteuil dans le 16e arrondissement, à quelques encablures du pont Alexandre III, où sera donné le départ des courses. 

Julien Richard, à Doha