Natation: aux France, Grousset remporte la première manche face à Manaudou

L’épisode 1 du duel Florent Manaudou-Maxime Grousset a tourné à l’avantage du plus jeune des deux sur le 50m papillon. Aux championnats de France à Limoges, ce mardi, Grousset, vainqueur en 23''41, a devancé Manaudou, en 23''46. Les deux nageurs se qualifient pour les championnats du monde sur la distance. Et se retrouveront samedi pour la deuxième manche sur le 50m nl.
"L’objectif principal sur ce 50m papillon, c’était de valider la qualification pour les championnats du monde, assure Grousset, 4e des Jeux olympiques de Tokyo sur le 100m nage libre. C’est validé et même si j’étais assez serein, je le suis encore plus maintenant. C’est que du positif, c’était un petit bonus et une manche à gagner contre Florent."
Grousset adoubé
Côte à côte en zone d’interview, sourires aux lèvres et une complicité évidente entre les deux sprinteurs. La jeunesse Grousset (il aura 23 ans le 24 avril prochain) adoubée par l’ancien Manaudou, 31 ans et quatre médailles Olympiques. "C’est cool, on fait du sport pour avoir des rivalités et c’est génial d’avoir un nageur comme Max à côté qui nage les mêmes temps que moi", lance l'aîné.
Grousset et Manaudou sont les seuls à avoir réalisé les minimas demandés par la fédération française de natation pour se qualifier aux championnats du monde de Budapest au mois de juin prochain. "On fait la course sur presque tous les meetings, a-poursuivi le second. Là, il gagne le 50m papillon je suis content pour lui. On veut tous gagner et quand on touche devant on est fier et il a raison de l’être. Je suis content pour moi aussi parce que je valide mon ticket pour les championnats du monde et c’est déjà une bonne chose de prise."
Un "match retour" samedi
Et les deux de gentiment se chambrer pour le "match retour" sur le 50m nage libre samedi. "C’est lui le tenant du titre sur le 50m nl donc c’est à lui d’aller le chercher, moi je suis l’outsider !", envoie dans un éclat de rire Manaudou, qui avait été devancé l’an dernier à Chartres par Grousset aux sélections olympiques. "C’est à toi d’aller le chercher maintenant…", se marre Maxime Grousset. Le néo Antibois en rajoute une couche: "Je vais essayer d’aller le chercher, je suis un outsider maintenant !"
Ce matin en séries, Florent Manaudou s’est fait une frayeur en ne réalisant que le 7e temps. "J’étais un peu trop confiant, avoue sans fard le champion du monde 2015 de la distance. Je me suis aperçu que ce n’était pas facile de nager vite à chaque fois et je me suis un peu trop reposé sur mes lauriers. J’ai bien cru que ça n’allait pas passer. Je me suis dit que j'avais été un peu bête. Mais c’est bien d’avoir encore des moments comme ça. À mon âge, ça arrive de faire encore des erreurs et c’est bien pour les autres courses. On apprend tout le temps, tous les jours."
Wattel dans la douleur...
De son côté, Marie Wattel s’est imposée dans la douleur sur le 100m papillon. La championne d’Europe et finaliste olympique à Tokyo touche première en 58''61, loin de son record personnel et au-delà des minimas exigés pour les Mondiaux. "J’avais pour ambition de nager beaucoup plus vite que ça, avoue Wattel. Ce n’est vraiment pas top, dès le début je ne me sens pas bien."
Passée de Loghborough en Angleterre à Marseille après les JO de Tokyo, elle était apparue en difficulté mentalement et physiquement sur le début de saison post-olympique. Wattel s’est d’ailleurs fixée les championnats d’Europe au mois d’août comme objectif cette saison et non les Mondiaux. Avec son chrono des Jeux, elle se qualifie tout de même pour les championnats du monde de Budapest.
...mais incertaine à Budapest
"C’est une chance que j’ai d’avoir déjà cette qualification, a-t-elle expliqué. Mais il va falloir débriefer avec Julien (Jacquier, son entraîneur), si ça vaut le coup d’y aller. Parce qu'avec 58 secondes, je n’inquiète personne. Donc si c’est pour y aller et ne même pas passer en demi-finale, je ne sais pas si ça vaut le déplacement. C'est un temps que j'ai fait tellement de fois que je pensais avoir passé un cap."
"Après, c’est bien aussi de se prendre une petite claque et je sais que je vaux beaucoup mieux que ça, a-t-elle relativisé. Il y a six mois, je nageais presque trois secondes plus vite, donc ça ne s’est pas perdu comme ça… C’est bien d’avoir une piqûre de rappel quand tu ne t’entraines pas à 100%, que tout n’est pas bien fait… Moi en tout cas, je perds vite. Je ne suis pas assez talentueuse pour performer sans m’entraîner à fond."
Autre qualifiée sans avoir réalisé les minimas, Cyrielle Duhamel s’est imposée sur 200m 4 nages en 2'14''19. Au-delà donc des temps exigés (2'12''98), mais la nageuse de Béthune sera tout de même présente à Budapest pour les Mondiaux grâce à son temps réalisé aux JO de Tokyo, où elle s’était hissée en demi-finales.