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Natation (chpts de France): Maxime Grousset "patron" du 100m

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Maxime Grousset a réalisé la meilleure performance mondiale de l’année sur le 100m nl en finale des championnats de France de natation à Limoges en s’imposant en 48''03. Le 4ème des JO de Tokyo sur la distance reine devance son coéquipier d’entraînement à l’INSEP, Hadrien Salvan, deuxième en 48''51 et qualifié lui aussi pour les championnats du monde de Budapest (18 au 25 juin) sur cette distance après avoir décroché le titre et la qualification mercredi sur le 200m.

Très impressionnant en séries le matin, Maxime Grousset était un peu déçu de son chrono en finale. "Je me suis un petit peu précipité, analyse le Néo-Calédonien. Au lieu de poser un peu plus ma nage comme ce matin, je peux peut-être partir plus vite en laissant un peu moins d'énergie. Donc, il reste encore du travail, c'est pas pour rien qu’on répète les 100 m. C'est des petites erreurs qui vous font que je passe pas encore sous les 48s parce que pour faire 47s, il faut faire une très très bonne course."

Grousset satisfait tout de même, même si ce n’est que le début de saison et que les autres grosses nations n’ont pas encore disputé leurs sélections, de prendre les commandes des bilans mondiaux. "Je veux montrer qui c'est le patron du 100m en tout cas en France. Et après je voulais aussi montrer à tout le monde à l'international que voilà, je suis là aussi."

Grousset, déjà qualifié sur le 50m papillon et donc sur le 100m nl, essaiera d’ajouter le 50m samedi où il croisera pour défendre son titre le triple médaillé olympique sur la distance Florent Manaudou. Maxime Grousset est le deuxième Français à être en tête des bilans mondiaux en ce début de saison avec Léon Marchand sur le 400m 4n.

Bonnet "reprend confiance"

Elle a beau en avoir nagé des dizaines de finales, le stress était toujours présent pour Charlotte Bonnet qui a décroché une nouvelle fois le titre national sur le 200m nl. La Niçoise qui s’entraîne désormais à Martigues avec Philippe Lucas s’impose en 1'56''47, soit la 6ème performance mondiale de l’année. Un niveau de performance qu’elle n’avait plus atteint depuis deux ans et demi.

"Je suis vraiment contente de renouer avec des sensations que j’avais perdues, du plaisir, savoure la triple championne d’Europe en 2018. Je suis loin encore d’exploiter ce que je travaille à l’entraînement, c’est ça aussi qui est intéressant. A la fin de ce championnat, on va se poser avec Philippe pour voir s’il y a des points à changer, à améliorer, à continuer. Je vois que ça porte ses fruits sur une fin de course où d’habitude je finis totalement fatiguée. Dans mon ressenti, dans ma nage, je me sens déjà mieux, je sens que je relance. C’est encourageant. J’ai toujours en tête de nager plus vite mais ça ne peut pas marcher en claquant des doigts, j’ai effectué beaucoup de changements. Déjà, ça ce soir, c’est un beau progrès."


Charlotte Bonnet qui valide déjà son choix d’avoir quitté Nice et son entraîneur Fabrice Pellerin pour rejoindre en septembre dernier Philippe Lucas : "Je suis sereine dans le discours que Philippe m’apporte par rapport à l’entraînement, à tout ce que je donne au quotidien. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Je suis encore en phase d’apprentissage avec Philippe. C’est une approche différente, Philippe, humainement, il apporte beaucoup, il parle, il est dans le dialogue, dans l’échange. La communication, j’avais vraiment besoin de ça, à 27 ans, pour donner un renouveau à ma carrière, un nouvel élan. Pour quitter ce que j’avais vécu, qui était très bien, me convenait jusque-là, mais j’avais besoin de changement. Il y a quelques mois, j’aurais pu claquer la porte et raccrocher le maillot. Je reprends plaisir, des sensations perdues, ça me fait du bien. On verra ce que ça donne."


Bonnet qui décrit au-delà de l’exigence à l’entraînement l’apport mental de son nouveau coach: "Philippe, c’est quelqu’un qui… j’ai l’impression que quand je vais arriver à Paris 2024, que je vais jouer une finale ou une médaille, ce sera le même mec qui va me faire rire, qui va me parler de mon mariage deux minutes avant la chambre d’appel. C’est bien, une façon de me détendre. Je préfère ça à quelqu’un qui me génère son stress. Le feeling se passe bien, je reprends confiance en moi. Le chemin est long mais je vois le bout du tunnel."

Damien Joly, le retour

Il avait manqué de peu la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo l’an dernier, Damien Joly a relevé la tête en décrochant la victoire et la qualification pour les championnats du monde de Budapest sur le 800m nl en 7'51''25. L’élève de Philippe Lucas était "Soulagé ! C’est le mot… Je savais que le chrono était accessible car rien d’extraordinaire, mais je suis soulagé d’avoir passé le cap et d’être qualifié. C’est une pression en moins. Un peu de repos là, et ma meilleure course est pour dimanche sur le 1500m. Je sais que j’ai la caisse, je me sens bien et il y a de belles choses à faire."

Un soulagement à hauteur de la frustration l’an dernier de ne pas avoir réussi à accrocher le wagon olympique. "C’est toujours une remise en question et ça fait du bien quand c’est validé. Après l’échec pour les Jeux j’ai fait le point sur ce que je faisais. Je sais que je suis bosseur, que je ne me cache pas et que je travaille dur tous les jours. Je me suis dit qu’est-ce que tu as envie de faire… Et c’est la passion. J’adore ce que je fais, j’adore nager, j’adore ma discipline. C’est toujours un plaisir pour moi d’aller m’entraïner tous les jours et d’essayer d’être le plus performant possible."

L’équipe de France qui a vu un dixième élément se qualifier pour les championnats du monde cet été. Analia Pigrée, déçue hier sur le 100m dos et dont la préparation a été perturbée par une blessure a réussi à accrocher la qualification pour les championnats du monde sur le 50m dos en prenant la 2ème place de la finale (27''72), deux centièmes derrière Mary-Ambre Moluh vainqueur en 27''70 et déjà qualifiée pour Budapest sur le 100m dos.  

Julien Richard