Natation: Wattel, Kirpichnikova, Aubry... les premiers qualifiés français pour les JO de Paris 2024 sont connus

Trois nageurs ont décroché leur billet pour les JO de Paris lors de la première journée des championnats de France de natation à Chartres. Marie Wattel sur 100m papillon, Anastasiia Kirpichnikova sur le 400m nl et David Aubry sur le 400m nl. Charlotte Bonnet rate la marche sur le 100m brasse. Et Maxime Grousset a fait le plein de confiance sur le 50m papillon. Lundi, Léon Marchand entre en lice sur son épreuve fétiche du 400m 4n.
La résurrection de Marie Wattel sur le 100m papillon: "deux heures avant la course j'étais en pleurs"
Elle revient de (très) loin. Après une saison rythmée par des pépins physiques, Marie Wattel se qualifie pour le 100m papillon des Jeux olympiques de Paris. Minima respecté pour la nageuse de Marseille puisqu’elle termine sa course en 57.49 (temps min fixé à 57.92). "Ça a été ma journée la plus compliquée depuis très longtemps. Deux heures avant la course j’étais en pleurs, je pensais que je n’allais pas y arriver. J’ai galéré toute l’année, je ne suis pas arrivée ici en grande confiance", confie la nageuse de 27 ans. D’autant plus que ces championnats de France de Chartres sont décisifs pour la qualification aux Jeux olympiques cet été. "Tout le monde me parle de la qualif. Je n’en pouvais plus de ce mot, ça m’a mis trop de pression ! Même ma famille me disait hier que ce serait bien qu’ils sachent pour cet été histoire d’organiser les vacances. Ils ne se rendent pas compte mais ça met une pression", sourit Marie Wattel.
Douleurs aux épaules et au dos liées à une hypothyroïdie, grave blessure à un genou, la Lilloise a vécu une année très compliquée. "J'ai commencé l'année je nageais le 100m en 1'01, j’étais crispée parce que je n’arrivais pas à retrouver ma vitesse." Le travail a finalement payé. Première qualifiée de la natation française pour les Jeux, Marie Wattel jouera également les éclaireuses avec les séries du 100m papillon dès le samedi 27 juillet à la Défense Arena.
"Une renaissance" et "le cœur qui palpite sans raisons", le grand soulagement de David Aubry qualifié pour Paris sur 400m nl
"Un soulagement énorme". C'est la phrase de la soirée à Chartres et certainement le tube de la semaine qui s'annonce pour les futurs sélectionnés olympiques qui auront vaincu le chronomètre. David Aubry en est l'illustration, vainqueur du 400m nl en 3mn46s46c, à six centièmes de son record personnel, et surtout en dessous du chrono exigé pour voir Paris (3mn46s78c).
"Je me suis mis une grosse pression, développe le natif de St Germain en Laye. Je ne le faisais pas paraitre parce qu'il y a ma copine et mes parents qui sont là. Je savais que si je ne faisais pas le temps sur le 400m dès le premier jour ça allait être compliqué pour le reste du programme. Donc c'est vraiment un soulagement énorme."
Plus attendu sur 800m (bronze mondial en 2019) et 1500m (bronze mondial en 2024 à Doha), David Aubry va pouvoir dérouler la suite de son programme plus relâché... Et avec un peu plus de sommeil ! "Ça fait un petit moment que je n'arrive plus à bien dormir. Cet après-midi j'ai essayé de faire une sieste, mais impossible. Ça cogite dans la tête. Ce n'est pas que ça vous ronge, mais mon cœur palpite sans raison. Et bien évidemment les Jeux c'est mon plus grand rêve, surtout à la maison. Je n'avais pas le droit de me louper. Je m'entraîne tellement dur que je n'avais pas le droit. Je me mets une pression pour donner le meilleur de moi-même et avec la qualif au bout c'est incroyable."
Seul médaillé individuel aux championnats du monde de Gwangju sur 800m en 2019 alors qu'il n'avait que 22 ans, David Aubry semblait lancé vers les JO de Tokyo dans un premier temps, puis à maturité pour un nageur de demi-fond pour Paris. Mais l'ancien élève a derrière touché le fond. Une longue blessure à une épaule puis une dépression. Aubry a quitté le groupe d'entraînement de Philippe Lucas et pris la direction de l'Italie pour tenter de relancer sa carrière. "C'est un peu une renaissance que je suis en train de vivre, assure Aubry. Je ne veux pas me lancer des fleurs, mais je pense que je montre qu'on peut avoir des moments compliqués comme j'ai vécu, mais revenir plus fort. Et j'espère que ça pourra aider des sportifs dans mon cas."
David Aubry, avec le sourire, quitte la zone d'interview en l'assurant. "Là je vais très bien dormir... Ça fait du bien, vous ne savez pas à quel point !"
Anastasiia Kirpichnikova qualifiée et "fière de représenter la France aux Jeux olympiques"
Elle a tapé avec son poing la surface de l'eau. En 4mn06s87c, Anastasiia Kirpichnikova a conservé son titre national sur le 400m nl, et surtout décroché sa qualification pour les Jeux olympiques (minimas 4mn07s90c). La nageuse russe naturalisée française en avril 2023 se rapproche de son meilleur chrono réalisé en 2021 alors qu'elle nageait pour la Russie. "Ce n'est pas mon meilleur temps mais ça fait trois ans que je n'avais pas nagé aussi vite, souffle l'élève de Philippe Lucas. Je suis contente car je suis en forme et j'espère que je vais nager mes meilleurs temps les prochaines courses."
Ce 400m nl devait servir de mise en jambe pour Anastasiia Kirpichnikova spécialiste du 800 et 1500m. Elle avait pris la quatrième des championnats du monde de Fukuoka sur 1500m en 2023. "J'espérais faire ce chrono des minimas, mais c'est une surprise pour moi."
Une qualification qui valide son choix de changement de nationalité l'an dernier, après plusieurs mois sans pouvoir disputer de compétitions internationales en raison des sanctions contre la Russie suite à l'attaque de l'Ukraine. "J'ai fait un très bon choix et je suis contente de l'avoir fait. Ce n'est pas ma première compétition avec l'équipe de France, mais je suis fière que la France soit maintenant mon pays pour les Jeux olympiques et je suis contente de représenter la France."
En décembre dernier, Anastasiia Kirpichnikova avait décroché trois médailles aux championnats d'Europe en petit bassin, dont les titres sur 800 et 1500m, avec donc à la clefs ses deux premières marseillaises sous ses nouvelles couleurs.
Bonnet trop loin sur 100 brasse, Grousset fait le plein de confiance sur 50m papillon
Pas de miracle pour Charlotte Bonnet sur le 100m brasse. Elle termine sa course en tête (1.07.48) mais son chrono ne suffit pas pour remplir les minima imposés (1.06.79). Il reste deux chances à la nageuse de Nice pour se qualifier pour les Jeux: le 100m nl mardi et le 200m 4n vendredi, une distance sur laquelle elle a déjà réussi deux fois les minima cette saison lors des Mondiaux de Doha en février.
Maxime Grousset lui, s’est imposé sur la finale du 50m papillon, une course pas au programme des Jeux olympiques. Le champion du monde du 100m papillon, qui utilise cette course pour se mettre en jambes dans la compétition, égale au centième près (22s87c) le chrono de Florent Manaudou qui l'avait devancé le matin en séries, mais qui n'avait pas pris le départ de la finale. Le plein de confiance avant de tenter de décrocher son premier ticket pour les JO mercredi sur le 100m nl avant le 50m nl jeudi et le 100m papillon vendredi.