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Double Contact - Ridsa: "On a grandi ensemble avec Thauvin"

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RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. Après la sortie de son dernier single "Olé", on a rencontré Ridsa. Le chanteur d’Orléans raconte son amitié de longue date avec Florian Thauvin, son admiration pour Marco Verratti et ses doutes concernant les Bleus au Mondial 2022.

Il n’a pas renoncé à une carrière à cause des fameux "ligaments croisés". Mais Ridsa fait tout de même partie de ceux qui ont été freiné par les blessures durant leur parcours de footballeur. Le chanteur originaire d’Orléans, qui se décrit comme "un joueur vif et provocateur" dans un style à Lorenzo Insigne, a dû composer avec des problèmes physiques dans sa jeunesse, alors qu'il était considéré comme un élément prometteur. Il traînait à l’époque avec un certain Florian Thauvin, de trois ans son cadet.

"On était voisins et tous les soirs, après l’école, on jouait au foot ensemble, raconte l’artiste de 32 ans. J’ai passé beaucoup de temps avec lui dans ma jeunesse. Il dormait à la maison, j’allais chez lui. C’est un très bon ami. On avait les mêmes délires, les mêmes posters dans nos chambres. On jouait aux mêmes jeux à la Play. On a grandi ensemble. J’allais le voir jouer quand il était en poussins. C’était sur un stabilisé. Il prenait la balle, il dribblait tout le monde et arrivé devant le but, il revenait derrière, il redribblait tout le monde et il marquait. On voyait que le gars était au-dessus."

"Thauvin a beaucoup souffert"

De ses premiers matchs dans le Loiret, Ridsa retient surtout la force mentale de son pote, déterminé à percer au plus haut niveau. Peu importe les sacrifices. "Quand il est parti en centre de formation à Châteauroux, les étés, on ne les a pas passés à la mer. On les a passés à s’entraîner. Je le suivais en vélo quand il courait, témoigne l’interprète de "Olé", son dernier single sorti fin août. Les médecins lui ont dit stop. Il ne pouvait pas à cause de ses problèmes de dos, soi-disant. Ils lui ont dit: ‘Ça va être très dur pour toi de continuer le foot’. Et il a passé des étés à s’étirer le dos, à faire tout ce qu’il fallait pour réussir. Il a beaucoup souffert. Et aujourd’hui, voir où il en est, c’est dingue."

Alors qu’il évolue chez les Tigres (Mexique) depuis l’été 2021, Thauvin s’est construit une image contrastée au fil de son ascension, de Bastia à l’OM, en passant par l’équipe de France, avec laquelle il a remporté la Coupe du monde 2018. "C’est quelqu’un de très humain, assure Ridsa. Les gens ne se rendent pas compte. On ne voit que cette image à la télé. Même moi qui le connais, si je prends quelques interviews, je peux me dire: ‘Mais ce n’est pas lui!’. Je n’ai pas l’impression que c’est lui parfois."

"J’ai peur pour la France"

Après avoir admiré les Brésiliens Ronaldo et Ronaldinho, Maxcence (son vrai prénom) apprécie aujourd’hui la technique de Marco Verratti et la vista de Thiago Alcantara. Lui-même a pu se glisser dans la peau d’un professionnel le temps d’un match caritatif organisé au stade Auguste-Delaune, avec d’anciens joueurs du Stade de Reims et plusieurs personnalités. Devant des tribunes pleines. "J’ai chanté lors de certains concerts devant 40.000 ou 50.000 personnes, je n’avais pas de pression. Mais là, jouer devant 20.000 personnes au stade, je tremblais, se rappelle-t-il. Le premier contrôle, je n’étais pas bien. Et puis j’étais avec Djibril Cissé, c’est un compétiteur. Il était là pour la charité, mais il fallait gagner (sourire)."

Comme de nombreux amateurs de ballon rond, Ridsa sera devant sa télé pour suivre la Coupe du monde 2022, qui débutera dans un peu plus de trois semaines au Qatar. Il espère y voir Olivier Giroud, sans toutefois cacher son appréhension pour l’équipe de France. "J’attends de voir mais une défense à trois, c’est une catastrophe. Je pense qu’on ira au moins en 8es, mais ça dépend de cette défense. C’est ça mon problème. J’ai peur pour la France. Je veux qu’ils aillent au bout, ce serait bien d’aller chercher le trophée, mais il va falloir un vrai changement parce que là, il n’y a plus d’identité dans cette équipe. On ne sait pas comment ils jouent. On donne la balle à l’attaquant et on attend qu’il fasse un truc..."

"En 2018, je me suis ennuyé"

Lors du sacre de 2018, Ridsa avait déjà trouvé le temps long le soir de la finale remportée face à la Croatie (4-2). "J’étais à l’hôtel avec Nekfeu, on avait un concert à côté, raconte-t-il. Mais pour ne pas mentir, je me suis un peu ennuyé. La France ne m’a pas fait vibré. Au final, ça gagne, donc tu ne peux rien dire. Le match contre l’Argentine était dingue. Mais les matchs de poules, comme les matchs en ce moment, on s’ennuie. Il n’y a pas d’actions, il n’y a rien. On attend un éclair de génie, donc on force. Ça ne me fait pas trop rêver".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport