Coupe d'Europe: les clubs du Top 14 poussent pour changer le protocole et pensent au boycott

Les clubs du Top 14 et la LNR se mobilisent actuellement pour faire évoluer le protocole sanitaire appliqué en Coupe d’Europe, en raison du variant britannique du Covid-19. Au cœur des revendications, la possibilité de tester les joueurs trois jours avant un match, comme dans le championnat de France. Avec la menace d’un boycott brandie par plusieurs équipes.
Les Coupes d’Europe de rugby iront-elles à leur terme cette saison? C’est de moins en moins sûr. Les clubs du Top 14, en tout cas, ne sont pas du tout certains de disputer les prochaines affiches au programme. Avec de nombreux déplacements outre-Manche en janvier. En cause? Le variant du Covid-19, beaucoup plus contagieux, qui sévit actuellement en Grande-Bretagne.
L’Aviron Bayonnais a d’ores et déjà annoncé son forfait pour la suite du Challenge Européen, après que deux de ses joueurs aient été contaminés lors du match face à Leicester le 19 décembre. D’autres clubs pourraient prendre la même décision.
Les formations du Top 14 surveillent attentivement la situation et n’excluent pas un éventuel boycott. Toulon est très remonté depuis son match annulé face aux Scarlets le mois dernier en Champions Cup. Le RCT, qui doit se déplacer sur le terrain de Sale le 22 janvier, réfléchit très sérieusement à quitter la Coupe d’Europe. En attendant, les clubs français et la Ligue nationale de rugby poussent en coulisses pour que l’EPCR revoit son protocole sanitaire. Et le calque sur celui du championnat de France. Avec, selon nos informations, des tests pour les joueurs trois jours avant un match (au lieu de six jours en Coupe d’Europe).
"Des tests six jours avant un match, c’est absolument impossible"
"Depuis le mois de septembre, nous ne sommes pas du tout d’accord avec le protocole lancé par l’EPCR, a expliqué Bernard Dusfour, le président de la commission médicale de la LNR, ce dimanche sur RMC. Ce qui est fondamental, ce sont les tests six jours avant le match. Ça, c’est absolument impossible. On l’a vu avec Exeter. Ils ont été testés le lundi pour jouer le dimanche contre Glasgow. Et le lendemain du match, ils avaient dix-sept cas positifs. S’ils avaient testé à trois jours du match comme nous, il est pratiquement certain qu’ils auraient détecté des joueurs positifs. C’est là-dessus que nous nous battons. La solution proposée par les Anglais n’est pas la bonne. Nous avons un protocole qui tient la route en France. Globalement, on a pu travailler dans la sérénité par rapport au contexte sanitaire. A trois cas positifs, on ne joue pas. Il va falloir que nos amis britanniques se plient à ça, même si c’est très difficile avec eux dans les réunions. En septembre, ils ne nous ont pas écouté, ils ont balayé d’un revers de main nos propositions. Maintenant, c’est eux qui sont dans la pagaille."
Les clubs français et la LNR ont demandé à l’EPCR de modifier le protocole sanitaire des Coupes d’Europe pour qu’il ressemble à celui en vigueur en Top 14. Avec des tests effectués à trois jours du matchs. Si pas d’évolution, plusieurs clubs se retireraient @RMCsport
— JF Paturaud (@JFPaturaud) January 3, 2021
Une "pagaille" qui sera au menu de la réunion de travail prévue ce lundi entre l’EPCR et les Ligues concernées. Les présidents de Top 14 devraient également se réunir en urgence.
"On n’a aucune vue, a déploré Ugo Mola, le manager du Stade Toulousain, toujours sur RMC. Les conditions sanitaires nous dépassent un peu tous. Si on pose les choses sur la table et qu’on discute, il y aura des formules. Je comprends l’inquiétude des médecins des clubs de Top 14. Quand on a repris le championnat et la Coupe d’Europe, on nous a un peu diabolisé avec le protocole de la LNR, qui ne semble pas si mauvais que ça au final. Ces tests effectués à trois jours du match nous enlèvent pas mal de soucis. On a un protocole plutôt concluant. Nos amis britanniques nous ont fait la leçon. Et il s’avère que la leçon peut parfois se retourner contre ceux qui la font. Ce qu’il faudra prendre en considération, ce sont les règles sanitaires de base du pays et bien évidemment la protection de nos joueurs."
De son côté, la LNR se montre ferme: "Nous déplorons cette situation qui est inacceptable. Le protocole sanitaire de l’EPCR doit évoluer pour apporter des garanties de sécurité aux équipes qui disputent les Coupes d’Europe. La LNR a fait plusieurs demandes en ce sens auprès de l’EPCR." Les prochains jours seront intenses.
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