Champions Cup: Bouscatel crie à "l'injustice" après le match donné perdu à Toulouse, et cible l'EPCR

Invité dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC ce samedi, le président de la Ligue nationale de rugby René Bouscatel s'est dit indigné de la situation vécue par Toulouse en Coupe d'Europe, déclaré perdant 28-0 sur tapis vert (contre Cardiff), alors que le club s'estimait en mesure de jouer malgré une dizaine de contaminations au Covid-19 dans ses rangs. Il dénonce surtout un irrespect des règles en vigueur par l'EPCR, organisateur des deux plus grandes compétitions européennes de rugby interclubs: la Champions Cup et la Challenge Cup.
"L'EPCR est passé outre sa réglementation pour faire annuler le match"
"Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il y a eu des matches reportés, où on appliquait la règle. Mais l'EPCR n'a pas appliqué la règle cette fois-ci, a-t-il pesté dans les GG du sport. L'EPCR devait appliquer le protocole français, et Toulouse le respectait, l'avis était favorable de la part de la commission médicale de la LNR. L'EPCR a inventé et est passé outre sa réglementation pour faire annuler le match."
Le président du Stade toulousain Didier Lacroix avait demandé vendredi: "A qui profite le crime ?" Et René Bouscatel, ce matin, s'interroge de savoir "s'il y a un cerveau" à l'origine de la décision : "Je pense que c'est une personne qui a décidé d'avoir recours à une commission indépendante outre-passant la réglementation de l'EPCR. Ce qui me chagrine le plus, c'est que pour préserver la crédibilité de l'EPCR et de la compétition, le board a maintenu cette décision. Ce qui crée une décision inopportune de la part d'une personne, un dysfonctionnement institutionnel et une crise institutionnelle."
Président la Ligue nationale de rugby, il ne voit pas dans cette sanction un quelconque manque d'influence du rugby français dans les institutions européennes. "Il y a trois actionnaires : anglais, celte et français, explique-t-il. Les décisions doivent être prises soit à l'unanimité, soit à la majorité. Et malheureusement parfois, les intérêts des uns et des autres peuvent se retrouver dans un sens contraire à l'intérêt des autres. Sur certaines décisions, le rugby français est à un contre deux."
"L'EPCR se décrédibilise et décrédibilise la compétition"
"Je ne peux pas imaginer qu'il y ait un complot contre les Français, a-t-il poursuivi. Même s'il on a tendance à devenir complotiste. Le sujet c'est : une institution a des règles et elle doit les respecter. Si elle ne les respecte pas, elle se décrédibilise et décrédibilise la compétition et donc on a une crise institutionelle." René Bouscatel y voit aussi un manque de respect vis-à-vis du protocole français, mis en place avec des spécialistes et qui doit également s'appliquer lors des matches de Coupe d'Europe :"On contredit la commission médicale de la LNR, qui dit que ce match peut se jouer à la vue de notre protocole. Alors que ce sont les règles françaises qui doivent s'appliquer."
"Il faudrait un peu plus de professionnels et surtout à l'EPCR, tonne l'ancien président du Stade Toulousain entre 1992 et 2017. Le Stade Toulousain a perdu parce que l'on n'a pas appliqué le reglement. Je suis un fervent défenseur de la Coupe d'Europe, mais il faut remettre à plat le fonctionnement." Il indique que plusieurs recours en justice sont étudiés par la Ligue, et par le club. "Ce n'est pas parce que je suis un ancien président du Stade Toulousain, je ferais la même chose pour un autre club français, tient à préciser le dirigeant du rugby tricolore. Et je ferais la même chose pour un club celte ou britannique. Parce que j'ai horreur de l'injustice."