Toulouse sur le toit de l’Europe

Les Toulousains fêtent le titre de champion d'Europe. - -
Sur la pelouse, Guy Novès arbore le sourire et la mine sereine des grands vainqueurs. « Son » Toulouse a conquis la quatrième H Cup de l’histoire du club (21-19). « Sur ce qu’on a montré, la victoire est largement méritée, se réjouit alors le manageur général au micro de France 2. On s’est mis en danger sur la fin. Les dix dernières minutes ont été angoissantes. Mais c’est un joli titre, acquis avec beaucoup de solidarité. » C’était l’immense défi du manageur général des Rouge et Noir. Son équipe ne pouvait se permettre d’échouer après le fameux bluff autour d’un désintérêt (supposé) dans la conquête du bouclier de Brennus. C’est au passage une nouvelle ligne au palmarès du Stade Toulousain qui ne bouclera pas, ainsi, une seconde saison consécutive sans titre.
Il y avait quelque chose d’étrange dans ce duel franco-français. Les deux équipes se retrouvaient au Stade de France -peuplé d’une colonie britannique- pour une finale qui n’était pas celle du Top 14. La photo était inédite, mais les joueurs ont montré que l’enjeu était bien réel. Le match a opposé deux bonnes défenses et pris la tournure d’un duel de buteurs : Dimitri Yachvili et David Skrela, deux internationaux appelés pour la tournée estivale, qui ont été les principaux acteurs de la finale.
Malgré une bonne entame de match des joueurs de la ville rose, c’est Biarritz qui prend les commandes de la partie sur une pénalité de Yachvili (4e). C’est d’ailleurs le schéma de cette première période : une équipe toulousaine entreprenante, mais fautive dans le dernier geste, face à une robuste équipe biarrote qui compte sur la botte du meilleur buteur (101 points) de H-Cup. Toulouse tente de jouer. Mais sa maladresse dans le dernier geste lui coûte la possibilité d’inscrire quelques essais. Un solide Skrela (deux pénalités aux 32e, 35e), ainsi qu’un drop (21e) et une pénalité de Fritz (39e), permettent aux leurs de prendre l’avantage à la mi-temps (12-9).
Une fin de match palpitante
Toulouse poursuit sur sa lancée dans le deuxième acte. Sur une action collectivement bien menée, le demi-finaliste de Top 14 est tout près d’inscrire le premier essai du match. Mais un en-avant d’un Maxime Médard (47e) loin de son meilleur niveau annihile l’action. Une minute plus tard, suite à une chandelle de Benoît August, Patricio Albacete est contraint à un plaquage sans ballon sur ce même August, qui file inscrire un essai. Réduit à 14, c’est paradoxalement le moment choisi par les Toulousains pour creuser l’écart. Deux drops (52e, 58e) puis une nouvelle pénalité (68e) de l’inévitable Skrela semblent mettre à l’abri les joueurs de Guy Novès.
Le match est plié. Du moins, c’est ce que l’on pense... Mais Biarritz profite d’un relâchement toulousain pour se relancer. Une percée de Mignardi à 70 mètres des poteaux décale Ngwenya, qui propulse Hunt vers l’unique essai (73e) de la partie. Trop tard. « On y a cru jusqu’au bout, regrette Benoît August. Mais on a été battu par plus fort que nous. Ils ont concrétisé leur belle saison. Mais ça fait mal. » Pour la quatrième fois en quinze ans, l’Europe du rugby est rouge et noire.