Coupe du monde 2023: comment les Français veulent convaincre

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Sur le grill ces dernières semaines, dans la tourmente même en raison des polémiques à son sujet, Bernard Laporte est plus que jamais déterminé. A faire fi du vent contestataire qui a bien failli l'emporter. "Vous savez, j’ai pris un platane à 120 km/h à 21 ans (dans un accident de voiture), alors pour moi, la vie c’est du bonheur. Les dieux étaient avec moi, ce jour-là… Donc tout cela me fait sourire", a assuré le président de la Fédération française de rugby, en larmes samedi lors de l'assemblée générale de l'instance tricolore.
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"Malheureusement, autour de moi, je comprends que les gens soient plus fragiles. J’ai traversé d’autres périodes, beaucoup plus compliquées que ça, poursuit Laporte. Si, je vous dis que ça ne me touche pas, ce n’est peut-être pas le mot, mais sincèrement j’en ai rien à foutre. Je me dois de protéger les gens qui sont autour de moi. Après, ça m’a apporté de l’émotion que 83% du monde amateur me disent ’’Bernard, ne nous lâche pas. Surtout, reste’’. Ça donne de la fierté, c’est valorisant."
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"On a bien travaillé, corrigé ce qu'il fallait corriger"
Et regonflant, aussi. Suffisamment pour attaquer avec force la présentation de la candidature française pour l'organisation de la Coupe du monde 2023, pour laquelle la délégation sur place, à Londres, est prête. "On s’entraîne, on révise nos discours, a confié Laporte ce dimanche au micro de Total Sport, sur RMC. On s’organise parce qu’on sera cinq à prendre la parole. Demain (lundi, ndlr) on n’aura que trente minutes. On a bien travaillé, on a bien corrigé ce qu’il fallait corriger. Il faudra faire preuve d’enthousiasme, de passion, et être énergique pour montrer aux autres présidents de fédération que nous sommes décidés à organiser cette Coupe du monde."
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Pour le président de la FFR, la candidature des Bleus a de sérieux arguments. "Je vais dire simplement que la France du rugby veut vraiment cette Coupe du monde, pour la notoriété de notre sport, affirme Laporte. Nous avons perdu 12 000 licenciés de moins de 14 ans en quatre ans. On se doit à travers l’organisation d’événements mondiaux comme une Coupe du monde, de redorer notre blason, de donner envie aux gamins de revenir vers notre sport.
"On ne nous parle que de notre dossier Coupe du monde"
L’autre point est économique. On sait qu’une Coupe du monde à domicile, c’est entre 50 et 80 000 millions euros de bénéfice pour la Fédération française de rugby, tout cela au service du rugby amateur. Ce sont des éléments très, très forts. On voit que le rugby international connait d’énormes difficultés financières dans beaucoup de fédération. Organiser une Coupe du monde en France, c’est générer beaucoup de revenus pour World Rugby. On va mettre l’accent là-dessus, avec tout ce que l’on maitrise bien, le savoir-faire à la française, comme la gastronomie et le tourisme. On est le pays qui compte le plus de touristes au monde. Il faut aussi le mettre en valeur."
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Et les polémiques alors? Celles que les médias britanniques ne cessent de monter en épingle? Bernard Laporte n'y voit pas un boulet pour le dossier français. "Quand on croise les présidents de fédération, ils ne nous parlent que de notre dossier Coupe du monde, assure le président de la FFR. Quels sont nos points forts? Il n’y a que ça qui les passionne. 94% des revenus de World Rugby viennent des Coupes du monde. Il y a beaucoup d’interrogation autour du Japon en 2019. Les instances dirigeantes se posent beaucoup de questions sur les revenus annoncés, qui risquent de ne pas d’être au rendez-vous. La World Rugby va décider, décidera que 2023 soit une Coupe du monde qui génère beaucoup de revenus. C’est là-dessus que nous allons appuyer."
VIDEO: Laporte sur France 2023