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Coupe du monde: l’Angleterre cernée par les polémiques

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- - AFP

Les jours passent et les polémiques continuent d'enfler après l'élimination prématurée de l'Angleterre de sa Coupe du monde. La dernière en date, le "referee-gate", enquête portant sur une éventuelle rupture du protocole de communication entre le staff et les arbitres, n'est certainement pas la dernière. Revue de presse.

Ce mardi, le Times revient sur les réponses proposées par Andy Farrell hier devant les médias : « Non, je n'ai pas fait pression pour que mon fils joue. A la fin, c'est Stuart qui décide ». Même chose concernant l'inclusion de Sam Burgess dans les 31 : « Sa contribution a été excellente, il n'y a pas eu de division dans l'équipe parce qu'il était là ». Vraiment Andy ? Rien de neuf ici sur le « referee-gate », le pays hôte - également coupable de n'avoir présenté que deux joueurs devant les journalistes après-match au lieu de dix - pourrait se voir symboliquement retirer des points ou être sanctionné financièrement.

Le Times frotte également un peu sel dans la plaie avec sur deux colonnes en pages 65, un papier sur les « 5 bonnes raisons pour lesquelles l'Angleterre devrait faire appel à un coach étranger ».

Le bilan de Lancaster à la moulinette

Le Telegraph dresse le bilan de Stuart Lancaster en tant que manager du XV de la Rose: Robshaw, Brown et Cole ont été ses trois joueurs préférés en termes de minutes. On ouvre également le débat sur la succession de... Chris Robshaw au poste de n°7, sans pour autant proposer de solution évidente.

Le quotidien place habilement le récit des événements de la veille, avec l'édito de Mike Ford - père de George et l'un des successeurs annoncés de Lancaster. On rappelle enfin que son camp de base - Pennyhill Park - va être occupé par l'un des huit quart de finalistes du tournoi, l'insulte suprême pour la Fédération anglaise. Mais cela pourrait même être pire : et si c'était le pays de Galles ?

« La rupture de trop »

Comme à l'accoutumée, le Sun n'y va pas par quatre chemins et titre « A brigde Too Far » (référence au livre de Cornelius Ryan) que l'on peut interpréter comme « La rupture de trop ». Pour le tabloïd, ce n'est qu'une question de jours avant le staff anglais dans son ensemble ne soit démis de ses fonctions.

Le Guardian laisse lui une double page à Graham Henry, l'ex-gourou des Blacks, pour expliquer ce qui n'a pas marché avec le pays hôte : « L'Angleterre n'était tout simplement pas assez bonne », « l'Australie avait davantage de variété dans son jeu et était plus habile sous la pression », « ils ont retourné ce qui était avant leur talon d'Achille - la mêlée - contre leurs adversaires », « les Anglais parlent trop pour ne rien dire ». Tout est dit! Enfin, le quotidien propose un portrait touchant de Jonathan Thomas, l'ex-international gallois aux 67 capes, forcé de prendre sa retraite il y a un mois, atteint d'épilepsie, conséquences des nombreux chocs à la tête reçus sur le terrain : « Je ne pense que le jeu doit changer, je pense simplement que les joueurs devraient être mieux informés sur les risques encourus », explique-t-il.

Un XV de France « difficile à aimer »

Pas grand-chose sur les Bleus dans les quotidiens anglais. Normal, si ce n'est un petit papier dans le Guardian : en photo Benjamin Kayser soulevant des poids, on y insiste notamment sur les trois jours de repos supplémentaires en faveur du XV de France avant le choc face à l'Irlande, ce dimanche à Cardiff.

Pas beaucoup plus dans les éditions en ligne de la presse irlandaise, si ce n'est l’Irish Times qui explique qu'il est plus difficile qu'avant d'aimer cette équipe de France où « le flair a été remplacé par de la masse musculaire ». Beaucoup de nostalgie ici mais l'article conclut tout de même que ce XV du Coq peut quand même battre le Trèfle ce samedi (trop aimable Messieurs les Irlandais!). Mais de conclure : « Ce n'est plus la France que nous avons connue et aimée. Quel dommage! ».

Fabien Fougeray