L’effet Coupe du monde se fait déjà sentir dans les clubs de rugby français avec une hausse des licenciés

Au club de rugby de Chassieu dans le Rhône (69), on joue en bleu comme le XV de France et les nouvelles recrues de son école de rugby s’inspirent des plus grands pour manier le ballon ovale. "Je joue avec les coups de pieds comme Thomas Ramos", lance Clément, 8 ans, qui vient tout juste de rejoindre le club rhodanien.
En ce mercredi après-midi, les petits joueurs de Chassieu travaillent la défense alors qu’ils sont plusieurs comme Clément à s’être inscrit au club en septembre. "Les demandes d'inscription sont en forte hausse surtout chez les tout petits à partir de 5 ans", explique Vincent Cadiz, président de Chassieu Rugby. L’association mise sur une augmentation de 15 à 20% du nombre de licenciés d’ici la fin de la Coupe du Monde, une tendance que prévoyait aussi la Fédération Française de Rugby au niveau national.
Une augmentation des licences dopée chez les petits et chez les filles
Son casque sur la tête, Lilian, 8 ans, affirme regarder tous les matchs des Bleus à la télévision: "Ça me motive, tu te dis: 'ça a l’air bien de faire de grands matchs comme eux’", s’imagine le licencié de Chassieu, qui promet de continuer longtemps le rugby.
Florian Roselli, le conseiller technique de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes, confirme cet attrait des jeunes enfants pour le rugby depuis le début de la Coupe du monde. "Le match contre les Blacks a fait venir beaucoup beaucoup d'enfants, plutôt mixtes, filles et garçons, et basés sur les écoles de rugby entre 6 et 14 ans ", insiste Florian Roselli qui se réjouit du "boom" des licences dans la région.
Et la Coupe du Monde amène aussi les filles vers l’ovalie. Lucie, 16 ans, a testé beaucoup d’autres disciplines, du badminton à la danse classique, avant d’être séduite par le rugby lors de son essai début septembre au club de Clamart dans les Hauts-de-Seine (92). Avec son père, passionné de rugby, elle est allée voir le match d’ouverture des Bleus contre la Nouvelle-Zélande dans une fan-zone: "Il y a avait une super ambiance, c'était génial, c’était trop bien", s’enthousiasme l’adolescente. Elle s’entraîne désormais à plaquer avec ses coéquipières sur la pelouse du Clamart Rugby 92: "Je pense que cette coupe du Monde encourage pas mal de personnes à commencer le rugby, en tout cas j’en fais partie."
Sébastien Papillon, le président du Clamart Rugby 92, confirme aussi que ses plus grosses augmentations de licences viennent du baby-rugby et des équipes féminines: "On a créé l’équipe cadette l’année dernière et on va faire plus 30 ou 40% sur le nombre de joueuses cette année."
Le défi: pérenniser les licences gagnées avec la Coupe du Monde
Mais cet effet Coupe du monde n’est pas nouveau. Les clubs français avaient déjà connu un boost des licences lors de la Coupe du monde de rugby de 2007 qui se déroulait déjà en partie sur le sol français. "On a fait plus 20% sur la saison 2007-2008 et moins 20/30% la saison d’après. Il y a eu une vague rugby en 2007 en France et les clubs n’étaient pas prêts, on n’a pas réussi à capitaliser là-dessus et à fidéliser ces joueurs", regrette Sébastien Papillon qui insiste sur la nécessité d’un "effet de coupe du monde durable" cette année.
Un avis que partage Florian Roselli. "À nous, les ligues d’être vigilants pour aider les clubs à se structurer et à se développer pour garder ces jeunes", prévient le conseiller technique de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Rugby qui donne rendez-vous à la fin de la Coupe du Monde pour faire le bilan chiffré des licences: "La France ira au bout et sera championne." Les Bleus n’ont donc pas fini de donner envie aux amateurs.