EXCLU VIDEO - Laporte: "Je vise la FFR pour changer les choses"

"C’est un véritable désastre, on ne peut pas le nier. Mais c’est beaucoup de tristesse pour les passionnés de rugby, comme vous, comme moi. On n’a pas envie de tirer sur l’ambulance, que ce soit sur le staff ou les joueurs. Je crois qu’ils ont fait le maximum, mais le constat est là : on n’est pas invité, par rapport à ce que proposent les Néo-Zélandais. Mais aussi par rapport à certaines équipes agréables à regarder qui pratiquent un rugby de qualité, performant, comme les Gallois, l’Afrique du Sud, l’Australie, le Japon... Je me demande si on se serait qualifié si on avait affronté le Japon et les Fidji. On a eu une poule facile, mais dès que ça a été compliqué contre l’Irlande et la Nouvelle-Zélande, on est passé à côté parce que notre rugby est faible.
J’ai trouvé que Philippe (Saint-André) faisait preuve d’irréalisme total quand il nous assenait, alors que l’équipe de France jouait mal pendant quatre ans, que ça serait bien mieux à la Coupe du monde, qu’on aurait nos chances parce qu’on serait prêt physiquement. Mais il n’y a pas que le physique en rugby, tout le monde est prêt physiquement. Il faut jouer, aussi. Il était à côté de la plaque, il ne se rendait pas compte des choses, du niveau de son équipe et de certains joueurs. On peut toujours critiquer un sélectionneur sur ses choix, mais c’est vrai, quid de Trinh-Duc et de Mermoz ?
"Camou, on ne le voit pas, on ne l’entend pas"
Trinh-Duc et Mermoz n’avaient rien à faire en France. Selon moi, ils devaient être dans ce groupe de la Coupe du monde. Ça n’aurait peut-être pas changé grand-chose parce que le fossé est tellement important que ce n’est pas deux ou trois joueurs qui auraient renversé la vapeur. Philippe prendra ses responsabilités, il a fait beaucoup de fautes pendant son mandat. C’est le plus mauvais bilan d’un sélectionneur en quatre ans. Mais lui ne l’a pas vu venir, au contraire. Il s’est persuadé que si physiquement, on grandissait, ce qu’on a fait pendant trois mois, on serait compétitif face aux autres nations. Mais il ne se rendait pas compte du niveau des autres nations.
Quand je parle de révolution et si j’ai décidé de m’engager pour la présidence de la FFR, c’est pour une chose : c’est que je sens qu’il faut changer les choses. Le patron de la FFR doit être le patron du rugby français. Or aujourd’hui, Pierre Camou, que j’adore, on ne le voit pas, on ne l’entend pas et on ne sait pas ce qu’il en pense. Il faut changer tout ça. Il faut une véritable révolution en profondeur du rugby français. Sans quoi on n’y arrivera pas, c’est une certitude. Alors que Philippe prenne sa part de responsabilité oui, mais l’écart est tellement grand. Le mal est beaucoup plus profond qu’un mauvais sélectionneur ou des mauvais joueurs."