Chabal : "Je suis épouvanté par ce qu’il se passe"

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"Philippe Saint-André a dit qu’on était à notre place entre le 5e et la 8e rang (du classement World Rugby, ndlr). Mais ce n’est pas notre place. Hier (samedi), on a pris 60 points et on le mérite. Pendant cette Coupe du monde, toutes les nations, même les plus petites, avaient de la stratégie, un plan de jeu, du cœur et de l’ambition. Le XV de France est la seule équipe qui n’a pas montré ça. Elle n’a rien montré pendant tout le tournoi. Contre l’Irlande, ça devait être un match référence… Et on a vu la correction contre les All Blacks. Il faudra se remettre en question.
Il faut aussi noter le manque de lucidité du staff et des joueurs. Les avez-vous entendu parler ? Ils ont été policés, on les surveillait pour qu’ils ne disent pas un mot plus haut que l’autre. Mais c’est catastrophique. Au bout d’un moment, les joueurs étaient convaincus de l’histoire qui les berçait.
Saint-André a la responsabilité qu’un manager doit avoir et je crois qu’il l’assume très bien. J’ai la sensation qu’il protège un peu tout le monde. Il se met devant et prend les coups de bâtons depuis le début. On n’entend plus parler Serge Blanco et on ne voit jamais Patrice Lagisquet (entraîneur des arrières) et Yannick Bru (entraîneur des avants). Le président de la Fédération ne dit rien. Saint-André a sa responsabilité mais c’est aussi un système.
"On se retrouve comme des cons à faire la guéguerre"
On sait tous que la priorité du rugby français, c’est le Top 14, ce n’est pas l’équipe de France. On le voit de la manière dont c’est géré. C’est dramatique et catastrophique. Le pourcentage de victoires baisse sélectionneur après sélectionneur. Ça dégringole. Tous les sélectionneurs se sont plaints des mêmes maux. Les sélectionneurs sont passés, mais les gens qui dirigent sont restés et le rugby va de plus en plus mal.
Les autres nations font du bon boulot et nous, on se retrouve comme des cons à faire la guéguerre, à tirer la couverture vers soi ou à la rendre au copain parce qu’il va te rendre un service. C’est catastrophique. Je suis épouvanté par ce qu’il se passe dans le rugby que j’aime. Aujourd’hui, des gens font passer leur intérêt personnel avant, des chevaliers blancs qui sortent du chapeau parce que ça fait bien et parce qu’il y en a un qui est dans la m… Mais quand tout a dégringolé, ils ne sont plus là. J’espère que le président (Pierre Camou) va changer et que le prochain mette un grand coup de pied dans cette fourmilière pour que l’équipe de France redevienne la vitrine du rugby français. »