Coupe du monde de rugby féminine 2025: comment les Anglaises remettent le tricot à la mode avec leurs roses en laine

Abby Dow, Tatyana Heard et les joueuses de l'Angleterre utilisent le tricot pour souder des liens. - @redrosesrugby / Instagram
Avons-nous enfin percé le secret des Red Roses? Difficile à dire, mais en tout cas, cela a le mérite de faire sourire. Pour la Coupe du monde de rugby féminine, les joueuses du XV d'Angleterre misent sur une arme en dehors du terrain... le crochet! Mini ballons, maillots, tortues, mascottes... presque tout le monde s'est mis à tricoter dans l'équipe de John Mitchell. Une excellente façon de créer des liens et de respirer au milieu de l'intensité d'un Mondial.
Ce passe-temps a débarqué il y a quelques années d'une initiative de l'ailière supersonique Abby Dow, une véritable passionnée. "Traditionnellement, les filles recoivent une rose pour leur première sélection", raconte la joueuse de 27 ans, qui a même créé un site internet dédié à ses créations, sur les réseaux sociaux de la fédération anglaise. "Si tu es en tournée, c'est assez difficile de la conserver parce que c'est une rose fraîche. Donc dans ma tête, je me suis dit: 'Eh bien, je sais comment crocheter une rose, et celles-là ne fanent pas'. Alors j’en fais une petite que je donnerai aux joueuses qui obtiennent leur première sélection, ou pour des caps importantes." Depuis, les néo-internationales reçoivent une rose rouge en laine, et celle dépassant le cap des 50 et 100 matchs empochent fleur argentée ou dorée.
Un énorme engouement
Battu par la Nouvelle-Zélande en finale de la dernière Coupe du monde, le groupe anglais a longtemps ruminé cette déconvenue. Souvent critiquées pour leur jeu stéréotypé, les Red Roses ont opéré une intense mue sous la houlette de John Mitchell. Désormais, le rouleau compresseur britannique semble intouchable et reste invaincu depuis plus de 1.000 jours.
Et la pratique du tricot en équipe y est visiblement pour beaucoup. Parmi les plus belles créations: Tatyana Heard (30 ans, 26 sélections) a réussi à se confectionner une tenue entière. "Pour moi, l'un des plus grands changements, c'est ce que nous faisons ensemble en dehors du terrain", s'enthousiame l'experimentée Abbie Ward (32 ans, 69 sélections) au micro du Telegraph. "Nous avons tellement plus de moments et d'occasions de socialiser ensemble, de créer des liens. Cela a vraiment aidé, non seulement au sein de l'équipe, mais aussi au sein du staff. Cela nous a permis de nous rassembler."
Une excellente façon pour la nation de se rassembler, de peindre le pays en rouge et blanc pour afficher son soutien aux Red Roses cet été!
Cette culture du partage, les joueuses essaient de la diffuser à tout le monde. Avant chaque match, les équipes adverses recoivent désormais leur petit maillot tricoté. La Fédération anglaise a aussi lancé, au début de l'été, le "Red Roses Yarn Art project", une initiative pour soutenir la Coupe du monde de rugby et mettre en avant les bienfaits du crochet, qui permet entre autres de "soulager le stress, créer de la cohésion et exprimer sa créativité". L'idée passionne les foules: sur les réseaux sociaux de nombreuses personnes publient leurs créations et plusieurs villes d'Angleterre reprennent aussi le concept.
Le stade Brighton & Hove Albion a même été décoré de roses rouge tricotées par les supporters. "C'est une excellente façon pour la nation de se rassembler, de peindre le pays en rouge et blanc pour afficher son soutien aux Red Roses cet été!", s'extasie la RFU. Il est temps de ressortir la pelote de laine et de tricoter, mais plutôt qu’une fleur piquante, on s’essaierait bien à un coq bleu, blanc, rouge...