France-Argentine: Guirado et Poirot, des leaders impatients d’en découdre

Ils sont arrivés ensemble vers 17h50 (10h50 heure française) dans l'un des grands salons du Keio Plaza Hotel de Tokyo. De retour avec un peu de retard de l’entraînement ensoleillé, plus tôt au Fuchu Asahi football Park, à quelques centaines de mètres du stade Ajinomoto où ils affronteront l’Argentine samedi pour débuter enfin la Coupe du monde (9h15), Guilhem Guirado et Jefferson Poirot se sont présentés en conférence de presse. Assis l’un à côté de l’autre. L’image n’est évidemment pas anodine.
Ces dernières semaines, les noms du talonneur de Montpellier et du pilier de l’UBB ont régulièrement été associés. Avec une question récurrente. Qui serait le capitaine des Bleus pour débuter la compétition? Guirado, l’habituel fer de lance de ce XV de France? Ou Poirot, qui a occupé à deux reprises ces fonctions cet été?
Le suspense a pris fin en début de semaine lorsque la composition d’équipe a fuité dans la presse. Guilhem Guirado (33 ans, 70 sélections) a sans surprise été conforté par son sélectionneur Jacques Brunel. "Vous (la presse) vous êtes posés beaucoup de questions sur le sujet, mais il ne fallait pas, selon l’ancien Toulonnais. Le principal est que l’on finisse de bien se préparer et qu’on soit prêt samedi. Nous sommes assez excités à l’intérieur du groupe."
Relance d’un confrère sur les raisons qui ont entouré le flou autour de sa situation cet été. "Vous (la presse) vous êtes posés beaucoup de questions parce je n’ai pas joué le premier match de préparation (contre l’Ecosse le 17 août, en raison de côtes douloureuses, ndlr) et que Camille Chat a débuté le dernier (contre l’Italie,ndlr). Nous, à l’intérieur, on ne s'est pas posé autant de questions, moins en tout cas. Le relais se fait par Jeff (Poirot) et moi, mais aussi les joueurs d’expérience, et ceux de la charnière. On s’est concentré sur notre rugby plus que ce que vous pensez."
Guirado: "On part de loin mais on a énormément d’appétit"
Beaucoup, dont ses partenaires, disent Guilhem Guirado bien plus détendu depuis quelques jours. Est-ce en raison de sa confirmation comme capitaine des Bleus pour ce Mondial, le dernier de sa carrière? Le principal intéressé répond par la négative et met en avant le bon état d'esprit au sein du groupe tricolore. "Je suis décontracté parce que l’ambiance est bonne, qu’on bosse bien et qu’on a surtout hâte d’être à samedi, a affirmé le talonneur de 33 ans. On l’a répété avec Jeff, une Coupe du monde, c’est toujours à part. On a envie de profiter de ces bons moments et de se transcender samedi. Je pense que je suis naturel. Il faut demander à Jeff (sourire) mais je ne pense pas avoir changé ou métamorphosé, je suis juste content d’être avec ce groupe là et avec l’équipe de France. […] J’ai envie de bien commencer ce match que l'on attend depuis deux ans. On part de loin mais on a énormément d’appétit."
A ses côtés, Jefferson Poirot ne cache pas non plus son impatience de lancer la compétition dans quelques heures. " Là, on s’est dit: on y est", voilà ce qu’a pensé le pilier tricolore en passant en bus devant le stade Ajinomoto pour aller à l’entraînement. "C’est beaucoup de fierté d’arriver avec ce maillot à une Coupe du monde, a prolongé le capitaine de l’UBB. Mais ce qui m’anime surtout, c’est quand je vois l’excitation et l’implication qu’ont pu avoir des joueurs comme Guilhem Guirado ou Louis Picamoles qui en sont à leur troisième Coupe du monde. Ce moment, ça fait longtemps que je l’attends. Je l’ai vu mille fois dans ma tête! J’ai failli passer à côté en mars (en raison d’une blessure à un genou, ndlr). Honnêtement, le match de samedi, je l’ai vu mille fois dans la tête. Mais comme dit Guilhem, il ne faut pas le jouer avant." Paroles de capitaines.