
France-Ecosse : ce qui a marché… ou pas

Yoann Huget - AFP
Ce qui a marché
La conquête
Le staff ne cache pas que l’une de clés de la réussite des Bleus à la Coupe du monde sera la conquête. Un gros travail a été axé dessus et il a encore payé ce samedi avec trois touches gagnées sur lancer adverse lors des 20 premières minutes. La mêlée a aussi répondu présente.
Des arrières volontaires
Dans un schéma de jeu très basique, Scott Spedding et Mathieu Bastareaud ont été les seuls à faire passer un petit frisson dans les travées du Stade de France. Le centre toulonnais a allumé la première mèche en parcourant 25 mètres ballon en main et en résistant à quatre plaquages (17e). Le nouvel arrière de Clermont a, lui, initié la première grosse action française en perçant plein axe (34e). Dans la suite de l’action, Wesley Fofana a bien aplati mais son essai a été refusé pour un en-avant. Les ailiers Yoann Huget et Noa Nakaitaci, auteur du seul essai français, ont aussi mis du cœur à l’ouvrage pour créer des brèches.
Le réalisme au pied
Hormis une énorme « saucisse » sur son premier coup de pied, Frédéric Michalak a réglé la mire pour signer un 3/4 aux tirs qui conforte son 6/8 face à l’Angleterre il y a deux semaines. Scott Spedding a pris avec succès le relais du Toulonnais en donnant l’avantage à la France pour la première fois du match sur une pénalité de 50 mètres (59e, 12-9). Morgan Parra a aussi réussi une transformation facile.
Ce qui n’a pas marché
Un réalisme proche du néant
C’est LE problème de cette équipe : elle ne sait pas conclure ses actions. Le staff a beau le rabâcher, rien n’y fait et les Bleus ont mis 75 minutes pour enfin aplatir derrière la ligne d’en-but (Nakaitaci). Avant cela, ils n’avaient jamais réussi à fructifier leurs bonnes périodes. Un en-avant (léger) de Bastareaud pour Fofana a annulé l’essai de ce dernier. Alors qu’il avait un boulevard devant lui, Yoann Huget s’est enfermé sur l’aile avant de mettre le pied en touche (50e). Enfin l’une des rares actions léchées s’est conclue par… l’essai écossais après une passe mal ajustée de Szarzewski (61e). Et que dire de cette sortie de balle derrière une mêlée qui a terminé… en touche alors que les Bleus étaient en supériorité numérique (72e).
Un jeu à l’arrêt et désorganisé
Les Bleus ont peiné à se dépêtrer de la toile tissée par l’Ecosse en défense. La faute à un manque d’imagination mais surtout à une succession de scories : en avants, ballon qui glisse des mains (Dumoulin) ou passes mal ajustées (Szarzewski). L’organisation du XV s’est parfois déréglée comme sur l’essai où le coup de pied magnifique de Laidlaw a pris à revers tout le bloc français ainsi que Scott Spedding, en couverture et en retard pour intercepter Tommy Seymour.
Retour compliqué pour Dusautoir
Le capitaine du XV de France était partagé entre hâte et appréhension avant de retrouver les terrains après avoir manqué les deux matches face à l’Angleterre. Et le troisième ligne a peiné. Une fois n’est pas coutume, le Toulousain a souvent été pénalisé dans les regroupements à l’instar de ses coéquipiers, régulièrement pris en faute par l’arbitre (8 fois pénalisés en première mi-temps). Une prestation en dedans et si rare pour le capitaine français, tellement irréprochable en sélection.