RMC Sport

France-Ecosse : les cinq premiers devoirs d’école des Bleus

Philippe Saint-André et les joueurs du XV de France

Philippe Saint-André et les joueurs du XV de France - AFP

Opposés à l’Ecosse ce samedi pour leur entrée en lice dans le Tournoi des VI Nations (18h), les joueurs du XV de France devront confirmer le bel élan entrevu lors de la tournée de novembre… sans être toutefois déjà focalisés sur la prochaine Coupe du monde. Petite revue des « devoirs » à faire des Bleus.

Ne pas déraper à domicile

Deux matches à la maison : l’Ecosse, ce samedi donc et le Pays de Galles, à la fin du mois (28 février) mais surtout trois matches à l’extérieur : l’Irlande, le jour de la Saint-Valentin (14 février), l’Italie le 15 mars et l’Angleterre le 21 mars. Avec un tel programme et des déplacements aussi périlleux – l’Irlande est 3e nation mondiale-, les Bleus restent sur deux défaites consécutives en Italie et n’ont plus gagné chez Sa Majesté dans le Tournoi depuis 2005. Dans ces conditions, le XV de France n’aura pas droit à l’erreur au Stade de France, s’il entend nourrir de réelles ambitions dans la compétition. « C’est vrai que l’on a deux matches à domicile, trois matches à l’extérieur, mais on va les jouer, on va les jouer à fond, martèle Philippe Saint-André. Surtout, on sait l’importance du premier match dans le VI Nations, donc de bien rentrer dans la compétition. On joue à domicile, on joue contre des Ecossais qui sont en confiance, mais nous aussi on est en confiance, nous aussi on a envie de les battre et de faire un grand tournoi des VI Nations. »

Rester dans la dynamique de novembre

Trois matches, deux victoires et une défaite. Tel est le bilan, on le rappelle, des Bleus, vainqueurs des Fidji (40-15) et de l’Australie (29-26) puis battus par l’Argentine (13-18) lors de la dernière tournée de novembre. Une dynamique positive, notamment au niveau du jeu déployé, de l’envie affichée et des bons comportements de certains internationaux à l’époque (Camille Lopez, Teddy Thomas, sauf lors du dernier match…). « Il y a une dynamique de travail, rappelle PSA. On a l’impression d’avoir un groupe avec plus de maturité. On a des joueurs qui vont attaquer leur troisième ou quatrième Tournoi des VI Nations, des joueurs qui commencent à avoir plus d’expérience, plus de vécu. Des joueurs en plus, qui ont pris confiance et conscience qu’ils sont capables de gagner les meilleures nations. Et d’autant plus l’année dernière, on gagne les Anglais, on gagne les Australiens… Maintenant l’examen, c’est samedi à 18h. Premier match au Stade de France contre l’Ecosse, devant notre public. Il faut se préparer et bien rentrer dans la compétition. »

Ne pas prendre le Tournoi comme une préparation à la Coupe du monde

« Il ne faut pas y penser. On se tromperait d’objectif sinon. C’est le présent qui est important. » Promis, juré ? Nicolas Mas n’est pas le seul Bleu à rappeler que même une année de Coupe du monde, le Tournoi des VI Nations est important. Et qu’il ne doit en aucun cas servir de laboratoire au Mondial anglais. Ou de répétition générale. « Je n’ai pas envie qu’on prenne ce tournoi pour un début de Coupe de monde mais plutôt comme quelque chose qui nous propulse pour la suite, martèle Wesley Fofana. Il ne faut pas mélanger tous les deux. Personnellement, j’ai vraiment envie de gagner ce Tournoi. Depuis que je suis en équipe de France, je ne l’ai jamais gagné. J’ai vraiment envie d’avoir ce titre. »

Jouer un sale tour à Vern Cotter

Le match de samedi sera forcément particulier pour eux… et pour lui. Eux, ce sont Benjamin Kayser, Damien Chouly, Morgan Parra, Camille Lopez, Wesley Fofana… Lui, c’est Vern Cotter, leur ancien entraîneur à Clermont. Le technicien néo-zélandais est, depuis la fin de saison dernière, le guide du XV du Chardon. Un formidable « meneur d’hommes qui sait tirer le meilleur de chaque joueur pour qu’ils apportent le maximum à l’équipe », se souvient Damien Chouly. Forcément, l’envie de battre leur ancien coach, samedi, titillera beaucoup les Jaunards. « Le battre, ce sera forcément quelque chose de très bien pour nous, assure le trois-quarts centre auvergnat Wesley Fofana. Et puis personnellement, cela aura une petite saveur. »

Imiter les Experts

Le cinquième titre mondial de l’équipe de France de handball a fait du bien au sport français. A quelques heures de leur entrée en lice dans le Tournoi, les Bleus de Philippe Saint-André se verraient-ils en bons imitateurs des Experts ? La belle épopée des petits camarades de Nikola Karabatic les inspire en tout cas. « Quand on est sportif de haut niveau, on a envie de leur ressembler, assure Damien Chouly. Quand on fait ce métier, c’est pour gagner, pas pour le plaisir de faire un match ou d’être sur le terrain ? » Yoann Huget rappelle que « même si leur frigo est plein », les handballeurs tricolores « ont toujours faim de titres ». Le joueur du Stade Toulousain apprécie l’exemple donné par les protégés de Claude Onesta. Idem pour Wesley Fofana. « Ils montrent une culture de la gagne assez intense, assez énorme. Forcément, on a aussi envie de gagner. » Thierry Dusautoir, qui pourrait disputer son dernier Tournoi («Oui, oui, peut-être »), a d’ores et déjà annoncé la couleur. «Ils montrent la voie à suivre, oui mais pas qu’à l’équipe de France de rugby. Si l’on arrivait ne serait-ce qu’à faire un cinquième de ce qu’ils font, de ce qu’ils ont fait, on sera content ». Il sera, alors, toujours temps de donner aux joueurs de XV de France un surnom…

A.D avec L.D et W.T