Mise à pied de l'entraîneur des trois-quarts, menace de grève des joueurs... la tension monte à Grenoble

Alors qu'il doit recevoir Provence Rugby vendredi (21h), le FC Grenoble rugby est en crise. Lors de la défaite à Brive (21-24) vendredi, Nicolas Nadau a tenu des propos virulents envers son médecin de match et a été provisoirement mis à pied. Si les joueurs soutiennent l'entraîneur des trois-quarts et menacent de faire grève, le président entend rester ferme.

Sportivement, cela va plutôt bien pour le FC Grenoble rugby. Après avoir échoué à intégrer le Top 14 en fin de saison dernière, battus par l'USAP (13-11) lors du barrage d'accession, les Grenoblois comptent trois victoires et deux défaites et pointent actuellement à la sixième place en Pro D2. Mais en interne, la situation est de plus en plus tendue.

Tout a commencé vendredi lors du déplacement à Brive (défaite 21-24). A la quinzième minute du match, le pilier droit Johannes Jonker, victime d'un saignement, a dû sortir pour se faire recoudre l'arcade. Problème: le temps de lui poser des agrafes pour arrêter l'écoulement, les quinze minutes prévues à cet effet avaient pris fin. Le Sud-Africain ne pouvait donc plus revenir sur la pelouse, le délai autorisé ayant été dépassé. Ce qui a provoqué la colère de Nicolas Nadau, dont les propos ont été captés par Canal+. "Il faut lui dire, c'est une faute professionnelle ce qu'il vient de faire! Et il est où (Aubin) Hueber? Mes cou***es aussi là, putain", avait lâché l'entraîneur des trois-quarts à l'encontre de son médecin de match et de son manager.

Nadau mis à pied, les joueurs menacent de faire grève

Des propos virulents qui ont été également enregistrés par le médecin officiel de match, qui a adressé un rapport à la Ligue nationale de rugby (LNR) en début de semaine. Du côté du FCG aussi, les faits ont été jugés suffisamment graves pour prendre des mesures. Selon les informations de Rugbyrama, les dirigeants du club ont décidé de mettre à pied à titre conservatoire Nicolas Nadau avant de l'entendre vendredi. La tendance serait à la séparation avec l'entraîneur arrivé en 2021 et qui a mené le FCG à trois finales de Pro D2 et trois barrages d'accession d'affilée.

Sauf que l'histoire ne s'arrête pas là. En soutien à leur entraîneur, les joueurs grenoblois ont refusé de s'entraîner ce mardi, comme l'a révélé L'Equipe. Et ils menacent de faire grève pour le choc de la sixième journée, à domicile face à Provence Rugby, vendredi à 21h.

"Qu'ils fassent grève ne changera rien"

Une situation de plus en plus tendue face à laquelle le président du club se montre très ferme. "Qu’il y ait une grève ou pas des joueurs ne changera rien. La position du club est claire: les commentaires de notre entraîneur pendant la rencontre à Brive sont inadmissibles", a fait valoir Patrick Goffi à Rugbyrama. "J’ai vu le rapport du médecin de la LNR, il est très clair et précis sur les termes qui mettent en faute notre entraîneur. Il y est question de propos inadmissibles envers notre médecin de club. Cela constitue une faute et le club a pris la décision d’une mise à pied à titre conservatoire. Monsieur Nadau est convoqué et sera reçu en entretien vendredi. Il pourra alors s’en expliquer."

Et de poursuivre: "Je les (les joueurs) ai vus ce matin, je leur ai expliqué la situation. Et je le redis: qu’ils fassent grève ne changera rien. C’est même contre-productif, cela va à l’encontre des intérêts qu’ils veulent défendre. Chacun assume ses responsabilités et ce ne sont pas les joueurs qui décident de ce genre de choses, que l’on soit très clair. Ils sont des adultes responsables, des professionnels, des joueurs. Leur responsabilité, c’est de jouer. La responsabilité du club est de leur mettre à disposition une solution de remplacement. Mais menacer les instances dirigeantes d’une grève, ce n’est pas la bonne chose à faire pour qu’une solution positive soit trouvée à cette situation, d’abord dans l’intérêt de Nicolas Nadau."

LP