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Procès Laporte-Altrad: la FFR annonce la "mise en retrait" de son président Bernard Laporte après sa condamnation

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Le président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte, condamné mardi dernier à deux ans de prison avec sursis pour corruption, proposera jeudi à la ministre des Sports "sa mise en retrait" de ses fonctions en attendant son procès en appel, a annoncé ce lundi soir la FFR. Un président-délégué va être nommé pour assurer l'interim.

Une petite surprise. Alors que Bernard Laporte a indiqué ce week-end ne pas avoir l'intention de quitter son poste de président de la FFR après sa condamnation mardi dernier à deux ans de prison avec sursis pour corruption (condamnation pour laquelle il a fait appel), la Fédération indique ce lundi par communiqué que le dirigeant va se mettre en retrait, sans toutefois démissionner.

"Bernard Laporte a fait part au bureau fédéral de sa volonté de suivre 'à la lettre' l’injonction du Comité d’éthique de la FFR, fait savoir l'instance. Le bureau fédéral a décidé à l’unanimité de ses membres et en conformité avec les règlements et les statuts de notre institution, de suivre et d’appliquer à la lettre l’injonction du Comité d’éthique."

Un président-délégué va être nommé jusqu'à décision pénale définitive

Et de préciser: "Dans ses effets, Bernard Laporte demeure Président de la Fédération française de rugby. Il lui est cependant demandé de se mettre en retrait à titre provisoire le temps de la décision pénale définitive. Ce qui implique notamment que le Président ne participera plus aux différentes instances décisionnelles de la Fédération française de rugby (bureau fédéral et comité directeur) et ne signera plus aucun engagement au titre de la FFR. Afin de respecter les instances de tutelle de la Fédération, le bureau fédéral souhaite que cette décision soit exécutoire après la rencontre entre le président et madame la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques programmée le jeudi 22 décembre."

En clair, Laporte va proposer ce jeudi cette mise en retrait à Amélie Oudéa-Castéra, en même temps que la désignation d'un président-délégué, "qui interviendra alors en lieu et place du président jusqu’à décision pénale définitive", précise la FFR.

Après avoir suggéré la semaine dernière le départ de Bernard Laporte, la ministre des Sports a haussé le ton dimanche, jugeant sa ligne de défense "pas digne". "Il rappelle que l'intérêt supérieur du rugby doit primer sur les intérêts particuliers, que les valeurs du rugby, l'éthique et la déontologie doivent être protégées, a grincé Oudéa-Castéra. Il démontre que Bernard Laporte n'est plus, en l'état, en mesure de justifier du crédit, de l'autorité ni de la confiance qu'impose la fonction de président." Et aux avocats de Bernard Laporte, qui faisaient remarquer dans le JDD qu'elle avait "soutenu ouvertement (...) la liste de Florian Grill", adversaire de celle de Laporte, la ministre affirmait qu'elle "n'acceptera pas que (son) impartialité soit mise en cause". "Cette ligne de défense, fondée sur l'espoir de faire diversion, n'est pas digne. Ça ne trompe personne", taclait-elle.

En poste depuis fin 2016, Bernard Laporte, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable le 13 décembre de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont celles de corruption passive et de trafic d'influence - avec le président du MHR Mohed Altrad. Ayant fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Paris, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l'interdiction d'exercer l'activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.

C.C. avec W.T.