Procès Laporte-Altrad: la réponse de la FFR à la ministre des Sports, qui suggère le départ de Laporte

Difficile d'écarter une double interprétation. La Fédération française de rugby (FFR) a rapidement communiqué pour confirmer avoir "pris connaissance" de la position de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui a suggéré implicitement un départ du président Bernard Laporte après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis. "Nous partageons avec Madame la Ministre la nécessité, qu’à l’approche d’un événement fondamental pour le sport français, le rugby français puisse être conduit par une fédération stable, légitime et opérationnelle", a réagi la fédération.
"Nous remercions Madame la Ministre d’être attachée au principe d’autonomie des fédérations sportives. La FFR et ses représentants répondront bien volontiers à sa demande d’échange", a-t-elle conclu.
Quelques heures après le délibéré du tribunal correctionnel de Paris, la ministre a estimé ce mardi que la condamnation de Bernard Laporte constituait un "obstacle" à sa mission de président de la FFR. Elle a appelé à ce qu'un "nouveau temps démocratique" soit ouvert, sans explicitement réclamer la démission du dirigeant.
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La fédération constate que Laporte peut rester président
Avant la communication de la ministre, la FFR avait souligné l'appel interjeté par Bernard Laporte et l'absence d'exécution provisoire de la condmnation qui inclut une interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby pendant deux ans: "Il peut conserver ses fonctions de président. (...) Le bureau fédéral est déterminé à maintenir son engagement au bénéfice du rugby français. Notre institution a besoin de stabilité, et cela notamment à l'orée d'un événement d'une importance fondamentale pour l'avenir de notre sport, la Coupe du monde 2023 organisée en France".
Aussi condamné à 75.000 euros d'amende, Bernard Laporte était jugé pour un pacte de corruption lié notamment au sponsoring du maillot du XV de France. Il a été jugé coupable d'avoir rendu une série d'arbitrages au bénéfice de l'homme d'affaires Mohed Altrad après avoir perçu de sa part 180.000 euros en mars 2017, en vertu d'un contrat d'image secret et jamais exécuté. PDG du géant du BTP du même nom, Mohed Altrad a, lui, été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende pour avoir "rémunéré Bernard Laporte afin d'obtenir ses faveurs en sa qualité de président de la FFR", a estimé le tribunal.